Les combats de bonobos réussissent mieux avec les femelles

Les combats de bonobos réussissent mieux avec les femelles
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Les combats de bonobos réussissent mieux avec les femelles

Publié aujourd’hui à 19h21

Les deux primates les plus proches de l’humain sont aussi souvent comparés à ses deux faces : les bonobos pacifiques et les chimpanzés violents. Mais ce n’est en réalité pas si simple, selon une étude publiée vendredi dans la revue scientifique Current Biology. En fait, les bonobos mâles se battent plus souvent que les chimpanzés mâles – et les bonobos les plus fougueux réussissent mieux avec les femelles.

L’auteure principale de l’étude, Maud Mouginot, a expliqué à l’AFP avoir décidé d’étudier cette question de l’agressivité chez les bonobos car des recherches antérieures révélaient l’existence d’un “biais reproductif” chez les bonobos. mâles : certains mâles ont beaucoup plus de petits que d’autres. « La question était donc la suivante : si les bonobos ne sont pas si agressifs, comment peut-il y avoir un biais de reproduction aussi important ? » elle a expliqué.

Depuis qu’ils ont été désignés comme une espèce distincte des chimpanzés, les bonobos ont acquis une réputation de quasi-« hippies », utilisant le sexe comme moyen de résoudre les conflits. Ils sont également connus pour leur comportement homosexuel, en particulier chez les femmes, et pour leur propension à partager la nourriture.

D’autres chercheurs ont déjà tenté de comparer le taux d’agressivité entre les deux espèces, qui ont 99,6 % de leur ADN en commun. Mais ces études n’utilisaient pas la même méthodologie dans leurs observations, et les résultats étaient donc limités.

Maud Mouginot et ses collègues ont étudié trois groupes de bonobos dans une réserve de la République démocratique du Congo et deux groupes de chimpanzés dans le parc national de Gombe en Tanzanie. Les chercheurs ont notamment étudié le comportement des mâles, généralement lié au succès reproducteur.

En observant le comportement de 12 bonobos et de 14 chimpanzés mâles pendant deux ans, les scientifiques ont pu récolter des données sur la fréquence des interactions violentes, les protagonistes impliqués, et s’il s’agissait de contacts physiques (mordre, frapper…) ou simplement de charger un rival.

Étonnamment, les chercheurs ont découvert que les bonobos mâles avaient 2,8 fois plus d’interactions agressives que les chimpanzés et 3 fois plus d’altercations physiques.

“C’est la principale découverte de cette étude”, selon Maud Mouginot de l’Université de Boston. « L’autre est que nous avons observé que les mâles bonobos, plus agressifs que leurs congénères, s’accouplent davantage » avec les femelles pendant la période d’ovulation.

Altercations en tête-à-tête

Les mâles bonobos étaient presque exclusivement agressifs envers les autres mâles, tandis que les mâles chimpanzés étaient plus susceptibles d’attaquer les femelles.

Ces deux résultats étaient attendus. Les bonobos femelles occupent souvent une position dominante dans leur groupe et forment des alliances pour arrêter les mâles isolés qui pourraient tenter de s’accoupler avec eux. Les mâles ont donc peu intérêt à les affronter.

À l’inverse, les sociétés de chimpanzés sont dominées par les mâles, et ce sont eux qui s’allient, forçant les femelles à des relations sexuelles ou punissant les adversaires qui s’opposent à leur autorité.

Le fait que les disputes entre bonobos ont souvent lieu entre deux individus, plutôt qu’entre un individu et un groupe, pourrait expliquer pourquoi ces altercations se produisent plus fréquemment, selon Maud Mouginot, car les enjeux sont moindres. On ne sait pas que les bonobos s’entretuent.

En revanche, les altercations entre chimpanzés impliquent plusieurs mâles et peuvent faire des victimes. Ils peuvent se dérouler soit au sein de leur propre groupe, soit lors de combats contre des groupes rivaux pour défendre leur territoire. Ces risques plus élevés pourraient limiter la fréquence de ces combats.

Quant à savoir pourquoi les mâles bonobos ont moins de succès avec les femelles : « il est possible que des mâles agressifs puissent passer plus de temps avec les femelles », en éloignant leurs rivaux, selon Maud Mouginot. Mais confirmer cette hypothèse nécessiterait des recherches supplémentaires.

Le chercheur est également sceptique quant à une éventuelle comparaison avec les humains et à l’idée que les patrons séduiraient davantage les femmes. Elle souligne que les femelles bonobos ne tolèrent pas les attaques des mâles dirigées contre elles – même s’il reste possible qu’elles soient attirées lorsque ces attaques sont dirigées contre d’autres.

AFP

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