L’ECAL s’empare des coulisses de Renens

L’ECAL s’empare des coulisses de Renens

Publié aujourd’hui à 11h02

Le titre de l’exposition suffit à lui seul à piquer la curiosité. Dans une mosaïque de photographies, “La mariée et le ketchup” capture les coulisses des commerces de Renens, révélant comme rarement les ambiances et les visages de cette vie locale. Cette très jolie œuvre des étudiants de l’ECAL est présentée jusqu’au 5 mai en plein air, sur la place du 14-Juin, en centre-ville.

Pendant quelques semaines, 19 jeunes photographes se sont engagés dans une démarche à la fois artistique et documentaire auprès de 18 petites entreprises, de la boutique à la vente à emporter, en passant par l’épicerie du coin. « Chaque étudiant devait trouver un magasin situé en principe entre la Place du Marché et l’ECAL. C’est un parcours qu’ils connaissent bien et en même temps, comme ils ne sont pas forcément originaires de la région, ils ont apporté un regard différent », explique Calypso Mahieu, assistante photographie artistique à l’ECAL, qui a coordonné le projet. .

Bien connue pour ses robes de bal et de mariée, l’univers pailleté de la boutique Polater a tapé dans l’œil de Morea Gërxhaliu. «C’est un magasin de luxe mais à petit budget qui me rappelle ma propre culture. On les retrouve partout au Kosovo», raconte la jeune femme. Sans maquillage, une de ses photos présente l’arrière du magasin, lors d’un essayage tout en tulle, strass et fausse fourrure.

Originaire des Etats-Unis, Mélanie Rengifo s’est elle aussi plongée dans ce décor qui lui était à la fois kitsch et familier. « J’ai grandi dans un quartier latino où ce type de magasin est également très populaire. En faisant ce travail, j’ai retrouvé un peu ce sentiment de communauté, avec des gens qui viennent d’ailleurs et qui tentent de recréer quelque chose ici.

A l’instar des « 400 coups », certains magasins sont présentés sous un jour un peu décalé. Dans ce magasin de jeux de société, Farah Mirzayeva a par exemple réalisé le portrait d’une jeune employée, baignée d’une intense lumière rose. Elle avoue que ce n’est pas la vraie ambiance des lieux. “J’ai joué sur ces codes du fantastique pour montrer que c’est un lieu un peu particulier où l’on rencontre des gens un peu particuliers.”

Le magasin de jeux « Les 400 coups », où la lumière rose est le résultat de la pose photo, pas de l'ambiance du lieu.

D’autres marques apparaissent au contraire sous leur forme la plus authentique. C’est le cas du restaurant Ha My, tenu par plusieurs membres d’une famille d’origine vietnamienne. Aline Savioz raconte comment elle a fini par capturer la banalité du travail en cuisine, avec un peu de patience. « Nous n’avons pas eu de grandes discussions, à cause de la barrière de la langue, mais petit à petit, ils se sont laissés photographier dans leur quotidien », se souvient la jeune femme.

Travail en cuisine au restaurant Ha My.

Que retient-elle de cette exploration de Renens ? «Si l’on regarde au-delà de Coop et de Migros, il existe de nombreux lieux atypiques, où l’on ressent la diversité de la ville, peut-être plus qu’ailleurs.»

Les photographies sont également présentées dans les vitrines des marques participantes. Infos et plan : ecal.ch

Chloé Din est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2015. Elle couvre notamment le quartier de l’Ouest Lausanne ainsi que les thématiques religieuses et spirituelles.Plus d’informations

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