A Bergerac, Emmanuel Macron défend une économie de guerre qui « produit de la richesse »

A Bergerac, Emmanuel Macron défend une économie de guerre qui « produit de la richesse »
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Emmanuel Macron, accompagné notamment du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en visite à l’usine de poudre de munitions Eurenco, à Bergerac (Dordogne), le 11 avril 2024. LUDOVIC MARIN / AFP

C’est sous un soleil de printemps et devant des files de lycéens souriants, désireux de postuler à un éventuel contrat de travail ou d’apprentissage, que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a posé, jeudi 11 avril, la première pierre d’un nouveau projet. chaîne de production d’une usine de poudre pour munitions, à Bergerac (Dordogne). Un voyage destiné à mettre en valeur les progrès de « économie de guerre », notamment son impact en termes d’emploi local, depuis son lancement à l’été 2022, peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

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Dans les locaux d’Eurenco, détenue à 100% par l’Etat, M. Macron s’est félicité, jeudi, du réveil de cette entreprise de 900 salariés – dont 330 à Bergerac – au chiffre d’affaires de 190 millions d’euros par an, qui se débattait péniblement au sein de son des murs en ruine jusqu’au début de la guerre, avant de retrouver soudain une place centrale dans la course mondiale aux munitions. “Un beau symbole”selon le chef de l’Etat, ce qui devrait permettre de créer 250 emplois rien qu’à Bergerac d’ici 2025 – et autant dans le reste du groupe –, grâce à la très forte hausse des commandes internationales depuis mi-2023 : + 1,2 milliard euros.

« Nous sommes partis nous installer durablement dans un changement géopolitique (…) où les industries de défense joueront un rôle croissant »» vantait jeudi Emmanuel Macron, casque sur la tête, avec derrière lui, le balai des machines du chantier d’agrandissement de l’usine lancées en un temps record. « Il faut aller vite, fort, solide »a ajouté le président, peu avant un déjeuner de travail avec les grands patrons de l’industrie d’armement, dont ceux de Dassault, Naval Group et Nexter, invités sur le site de l’usine de poudre.

Un doublement de la production en un an

Les faiblesses d’Eurenco constituaient jusqu’alors l’un des freins à l’essor de l’industrie européenne de l’armement, le nombre de fabricants de poudre étant très limité. Mais selon son président, Thierry Francou, le groupe, qui possède des filiales en Suède, en Belgique et bientôt aux Etats-Unis, a déjà doublé sa production en un an. Elle devrait pouvoir la multiplier à nouveau par deux pour les explosifs et les poudres de petit calibre d’ici 2025, et par dix au même horizon pour les gros calibres comme les obus de 155 mm, très demandés par les Ukrainiens. Soit une capacité de 200 000 obus par an d’ici fin 2025-début 2026.

Pour y parvenir, Eurenco a mis en place à la fois un plan de délocalisation de sa production de poudre, venue notamment d’Allemagne, et un programme d’investissement de 500 millions d’euros. Sur cette somme, 76 millions proviennent de l’action de soutien à la production de munitions (ASAP), ce nouvel instrument financier créé par la Commission européenne, mi-2023, pour relancer l’ensemble du secteur des munitions en Europe.

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