Les CFF sont prêts à faire face à une baisse de tension, mais ne peuvent pas non plus faire de miracles. Telles sont, en résumé, les conclusions d’un rapport du Contrôle fédéral des finances sur les conséquences d’une grave pénurie d’électricité pour l’entreprise, rapportent ce jeudi plusieurs médias alémaniques. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine début 2022, la Confédération est à fleur de peau et craint un black-out. C’est pourquoi elle a évalué le niveau de préparation des CFF.
Le bilan est globalement bon, mais le document se risque également à imaginer un scénario catastrophique : un scénario dans lequel la pénurie serait si grave que le pays devrait rationner l’électricité et imposer des coupures de courant alternées dans différentes régions. Et dans ce cas, le réseau ferroviaire serait rapidement paralysé et sa restauration totale prendrait des semaines, voire des mois.
«Si des pannes cycliques du réseau surviennent à des moments différents d’une région à l’autre, nous avons toujours une interruption de service quelque part et nous ne pouvons plus garantir le bon déroulement de l’exploitation ferroviaire», explique au «SRF» Beat Deuber des CFF. Ne conserver que certaines lignes principales ne serait techniquement pas possible.
En cas de panne de courant, l’entreprise n’a que très peu de marge de manœuvre : elle peut réduire son offre de 30 % pour protéger le réseau électrique, mais en dessous de cette limite, le fonctionnement ne peut plus être garanti. En Suisse, le rail consomme chaque année autant d’électricité que 630 000 foyers. Les CFF fournissent l’infrastructure électrique de toutes les entreprises de transport ferroviaire. La plupart du temps, ils produisent eux-mêmes l’électricité avec leurs propres centrales hydroélectriques. Mais pour alimenter l’ensemble du réseau, ils dépendent également de l’électricité provenant de fournisseurs locaux.
