Avant les JO de Paris, les associations dénoncent une « épuration sociale », les autorités nient vouloir « cacher la pauvreté »

Avant les JO de Paris, les associations dénoncent une « épuration sociale », les autorités nient vouloir « cacher la pauvreté »
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Des militants du collectif Le Revers de la Médaille devant le musée d’Orsay, à Paris, le 24 mars 2024, pour protester contre le creusement des inégalités que les Jeux olympiques encourageraient dans la capitale. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Les précédents des Jeux Olympiques (JO) de Vancouver, en 2010, ou d’Atlanta, en 1996, ont laissé des traces. Des amendes pour ceux qui mendiaient, des distributions de nourriture à plusieurs kilomètres, une loi pour le déplacement forcé des sans-abri… Pas question de laisser les sans-abri gâcher l’image des JO. Les Jeux de Paris 2024 seront-ils aussi l’occasion d’un nettoyage social, consistant à disperser, éloigner, rendre invisibles les gens dans la rue sans leur proposer d’hébergement durable ?

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C’est la crainte du collectif Le Revers de la Médaille, qui regroupe quatre-vingts associations (dont Médecins du Monde, Secours Catholique, Action contre la Faim, etc.). « Les choses deviennent incontrôlables. Avant même la fin des vacances d’hiver, le 31 mars, nous avons constaté une augmentation des expulsions et des interventions policières dans les futurs périmètres de sécurité », assure Paul Alauzy, porte-parole du collectif et coordonnateur de la veille sanitaire à Médecins du monde.

Le 3 avril, la préfecture de police a évacué une centaine de sans-papiers – principalement des familles avec enfants – de la place de l’Hôtel-de-Ville, à Paris. Un bus avait été affrété pour les accueillir dans un sas régional à Besançon. Seule une minorité a accepté d’y être transférée. Deux jours plus tard, les familles revenues ont été à nouveau chassées.

“Aucune solution proposée”

Les soirs mêmes, des opérations sont menées par la police pour déloger les campements de mineurs isolés le long des berges de la Seine, les empêchant ainsi de se réfugier plus loin. Ils sont, entre-temps, allés occuper la Maison des métallurgistes, en 11e arrondissement. « Nous avons beaucoup de situations isolées de migrants qui ont été expulsés récemment, sans qu’aucune solution ne leur soit proposée »s’alarme Nikolaï Posner, porte-parole d’Utopia 56. A Bordeaux, un bidonville situé à quelques mètres du stade où se dérouleront les épreuves de football a été évacué le 28 mars, la préfecture arguant que le bidonville était situé à l’intérieur du périmètre de sécurité.

A Paris, le lien entre ces opérations et les Jeux est cependant difficile à établir, car les expulsions des camps d’exilés sont régulières, rappelle un récent rapport du collectif Accès au Droit. Mais une intensification semble bel et bien s’opérer : entre avril 2023 et mi-mars 2024, l’Observatoire des expulsions des espaces de vie informels en a recensé trente-trois dans la capitale, contre dix-neuf sur la même période, il y a un an.

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