Les différentes cartes de projection des effets du changement climatique ont été dévoilées. Ils sont instructifs.
C’est « un phénomène qui s’accélère», a souligné, jeudi soir, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, invité du JT de 20 Heures de Gilles Bouleau, sur TF1.
Selon les cartes du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), commandées par le gouvernement et publiées vendredi, sous l’effet du retrait du trait de côte, amplifié en raison du changement climatique, l’érosion qui menace l’habitat concerne désormais 20 % du littoral français, soit 900 km.
De nombreux campings menacés
La montée du niveau de la mer pourrait menacer 1 046 bâtiments d’ici quatre ans. En 2050, selon le scénario le plus crédible, soit une hausse d’un mètre du niveau de la mer, 5 200 logements seraient cette fois concernés, ainsi que quelque 1 400 bureaux et commerces.
Logiciel
Si rien n’est fait d’ici 2100, l’océan attaquera même 450 000 habitations et 55 000 bureaux et entreprises. 982 campings seraient concernés en 2100. »Trois départements, Vendée, Charente-Maritime et Hérault, comptent chacun plus de 100 campings concernés.précise le Cerema.
« Plans personnalisés »
Au niveau national, cela représenterait près de 2 300 hectares de campings potentiellement impactés, correspondant à un impact moyen de 47 % de leur surface totale.
Un bouleversement pour les ressources touristiques de ces territoires. 500 communes à risque ont déjà été identifiées et le gouvernement travaille avec les maires pour mettre en place, à leur intention, «des projets sur mesure »a expliqué Christophe Béchu sur le plateau de 20-Heures, soulignant que « documents d’urbanisme » allaient être “modifié” basé sur les cartes.
Il est presque certain que ce type d’événements se reproduira dans les décennies à venir et plus fréquemment.
« Le retrait du littoral des côtes sableuses est largement conditionné par les effets de tempêtes majeures ou l’effet cumulé de séries de tempêtes, comme celles de l’hiver 2013-2014. Il est presque certain que « ce type d’événements se reproduira dans les décennies à venir et plus fréquemment en raison des effets du changement climatique ».expliquent les experts du Cerema.
“Pas de solution nationale qu’on puisse appliquer partout sur le territoire”
« Cette étude montre qu’il ne faut pas attendre pour s’adapter et que le scénario d’inaction, celui de 2100, a un impact extrêmement fort, tant du point de vue économique que de notre capacité à vivre sur les territoires côtiers. “explique Sébastien Dupray, directeur des risques, eau, mer au Cerema, cité par l’AFP et le Huffingtonpost.
Il rappelle que dans cinquante ans « nous avons perdu environ 30 km², soit 4.200 terrains de football » sur la côte française. “Il n’y a pas de solution nationale que l’on puisse appliquer partout sur le territoire, car les côtes camarguaises sont basses et sableuses, alors que les côtes normandes sont hautes avec des falaises de craie”, il prévient.
