Voici la meilleure façon d’apprendre sur le tas ! – .

Voici la meilleure façon d’apprendre sur le tas ! – .
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L’idée principale est de fonctionner par essais/erreurs. (Photo : Scott Graham pour Unsplash)

MAUDIT TRAVAIL ! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos questions les plus juteuses [et les plus pertinentes] sur le monde des affaires moderne… et, bien sûr, sur ses lacunes. Un rendez-vous pour lire le les mardis et le les jeudis. Veux-tu participer? Envoyez-nous votre question à [email protected]

Q – « Dans mon équipe, certains membres ne savent pas réaliser certaines tâches importantes. Alors je leur montre comment faire. Mais ils ne se souviennent de rien et font toujours les mêmes erreurs ! Sont-ils tous des slomos, ou suis-je celui qui n’enseigne pas comme le monde ? –Florent

A. — Cher Florent, permettez-moi de vous confier un petit secret : chaque jour, au travail, j’apprends quelque chose de nouveau, et ça me rend fou de savoir qu’il y a toujours quelque chose de nouveau à acquérir. Est-ce que cela me rend ignorant, voire incompétent ? Pas du tout. Je sais que je peux m’améliorer, je m’améliore constamment et j’éprouve même un grand plaisir à m’améliorer, jour après jour.

C’est ce qui me porte à croire que les membres de votre équipe ne sont pas des slomos a priori. Ils reconnaissent qu’ils peuvent être améliorés et acceptent de suivre vos enseignements afin de s’améliorer. Ils sont évidemment de bonne volonté, mais le problème est que les progrès espérés ne se sont pas concrétisés.

J’ai peut-être une explication à ce curieux phénomène… Pour vous la donner, laissez-moi vous parler d’une expérience scientifique qui a été pilotée en 1996 par Janet Metcalfe, professeur de psychologie à l’université de Columbia, à New York. Parce que c’est celui-ci qui devrait vous intéresser au maximum, me semble-t-il.

Des élèves de 2e secondaire d’une école affiliée à l’Université Columbia ont participé à l’expérience. Leur défi était de réussir un examen important, le New York State Algebra Regents.

Pour ce faire, ils ont été répartis en quatre groupes qui, après les heures normales de cours, suivaient régulièrement des cours de renforcement en algèbre. Chaque groupe avait un professeur différent. L’objectif était simple : suivre des cours et réaliser des exercices pour mieux préparer l’examen.

S’agissant d’une expérience scientifique, tous les groupes n’étaient pas placés dans les mêmes conditions de travail. Deux groupes ont passé la première moitié des leçons de renforcement à réviser les leçons clés, puis le reste à réaliser des exercices. A l’inverse, les deux autres groupes ont commencé par des exercices, sans consigne particulière, les prenant comme des mini examens préparatoires, puis ont terminé par les leçons clés.

Résultat? En apparence, cela a produit les mêmes résultats : les étudiants ont vu leurs notes s’améliorer en moyenne de 12 points de pourcentage, sur une échelle de 0 à 100 %.

Mais en regardant les données de plus près, Janet Metcalfe et son équipe de chercheurs ont constaté que les progrès étaient surtout enregistrés lorsque les élèves faisaient des exercices, et non lorsqu’ils suivaient les leçons du professeur. Autrement dit, pour vraiment apprendre, l’accent doit être mis sur l’apprentissage par essais/erreurs.

Ce n’est pas tout. Les chercheurs ont également noté qu’un des enseignants a vu ses élèves obtenir des résultats nettement meilleurs que ceux d’un autre. Comme ils avaient filmé chacun des cours, ils ont pu analyser les différences de manière d’enseigner entre l’une et l’autre. Et c’est ainsi qu’ils ont découvert deux choses fascinantes :

—Le professeur le plus efficace utilisait une sorte de méthode socratique. Il a demandé à l’élève qui avait commis une erreur d’expliquer comment il avait procédé pour résoudre le problème, de refaire son raisonnement depuis le début et d’y repenser, étape par étape. Cela lui a permis de trouver par lui-même son erreur et de pouvoir se corriger. Il apprenait et progressait. En moyenne, les élèves de cet enseignant ont enregistré une amélioration de 15 points de pourcentage.

— L’enseignant le moins efficace se contentait de montrer à chacun comment s’y prendre pour résoudre le problème. Autrement dit, il donnait la solution toute faite, ce qui n’amenait pas les étudiants à réfléchir par eux-mêmes et à faire l’effort d’identifier le moment clé de leur raisonnement où ils s’étaient trompés. Cela ne leur a pas permis d’apprendre par eux-mêmes, et donc de progresser. En moyenne, les élèves de cet enseignant ont enregistré une amélioration de 6 points de pourcentage.

On peut donc, Florent, émettre l’hypothèse que votre façon d’enseigner n’est pas optimale. Si les membres de votre équipe ne se souviennent pas de ce que vous leur dites et apprenez, c’est probablement parce que vous leur montrez comment accomplir telle ou telle tâche. Il vaudrait mieux les laisser expérimenter par eux-mêmes, puis les amener à réfléchir à ce qui ne marche pas bien dans leur façon de faire, et ainsi de suite, par essais et erreurs, jusqu’à ce qu’ils trouvent par eux-mêmes la bonne façon de s’y prendre. . Sans que vous leur mettiez votre solution toute faite à la bouche.

L’expérience de Janet Metcalfe et de son équipe de chercheurs démontre que cette façon d’enseigner n’est pas chronophage, bien au contraire. Cela permet à la personne concernée d’apprendre une fois pour toutes quelque chose d’important, sans avoir besoin d’y revenir encore et encore. Il favorise un apprentissage durable, c’est le but que vous visez, je n’en doute pas, Florent.

À propos, le penseur chinois Confucius a dit : « Apprendre sans réfléchir est vain ; Penser sans apprendre est dangereux ».

 
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