En Afrique du Sud, l’ancien président Jacob Zuma exclu des prochaines élections

En Afrique du Sud, l’ancien président Jacob Zuma exclu des prochaines élections
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L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, près du Cap, le 10 mars 2024. GIANLUIGI GUERCIA / AFP

L’ancien président Jacob Zuma ne pourra pas participer aux prochaines élections en Afrique du Sud, a statué jeudi 28 mars la commission électorale, augmentant encore la tension à deux mois d’un prochain scrutin. périlleux pour le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid. Les Sud-Africains se rendront aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui choisira ensuite le prochain président.

Ancien pilier de l’ANC, parti historique au pouvoir depuis trente ans, Jacob Zuma a créé la surprise en annonçant en décembre qu’il soutenait le petit parti radical récemment créé Umkhonto We Sizwe (MK, fer de lance de la nation en zoulou).

Cette annonce est un coup dur pour l’ANC qui, selon les sondages d’opinion, est en perte de vitesse après de multiples scandales de corruption et en raison d’un paysage socio-économique morose. Le parti pourrait perdre pour la première fois sa majorité parlementaire et se retrouver contraint de former un gouvernement de coalition.

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Appel possible avant le 2 avril

Selon les derniers sondages, l’ANC obtiendrait un peu plus de 40 % des voix en mai, contre environ 27 % pour le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), et 13 % pour le MK.

“Dans le cas de l’ancien président Zuma, nous avons reçu une objection qui a été retenue”» a déclaré jeudi le président de la commission électorale, Mosotho Moepya. “Le parti qui l’a désigné a été informé, ainsi que ceux qui ont soulevé une objection”a-t-il poursuivi sans préciser les raisons motivant l’exclusion qui peut encore faire l’objet d’un recours d’ici le 2 avril.

« Nous examinons le bien-fondé de cette objection mais nous ferons bien entendu appel » devant le tribunal électoral, a déjà déclaré le porte-parole du député Nhlamulo Ndlhela à l’Agence France-Presse.

Suite à son annonce, la commission électorale a simplement rappelé dans un communiqué que, conformément à la Constitution, « aucune personne reconnue coupable d’un délit et condamnée à une peine d’emprisonnement supérieure à douze mois sans possibilité de remplacer cette peine par une amende » ne peut pas se présenter aux élections.

Toujours poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, Jacob Zuma, 81 ans, condamné en 2021 à quinze mois de prison pour outrage, ne peut, en théorie, briguer un nouveau mandat, après avoir déjà exercé deux fonctions de président (2009-2018).

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Son incarcération en juillet 2021 a été suivie d’une vague d’émeutes et de pillages sans précédent dans le pays depuis la fin de l’apartheid, faisant plus de 350 morts. Il a été libéré sous condition après deux mois pour des raisons médicales.

Changement de nom et de logo

Ces dernières semaines, M. Zuma a tenté de jouer un rôle de perturbateur dans la campagne. Appels réguliers aux membres de l’ANC « traîtres »il a publiquement appelé à « Reprendre le pays »ne dis plus « reconnaître le parti » dans lequel il a lutté contre l’apartheid.

L’ANC a mené la riposte devant les tribunaux, tentant notamment d’interdire au parti MK de participer aux élections. Un premier recours, exigeant que ce nouveau parti soit rayé des listes des inscrits, a cependant été rejeté mardi par un tribunal qui l’a jugé insuffisamment argumenté.

L’ANC a également exigé que le parti soutenu par Jacob Zuma change de nom et de logo, dénonçant un « vol de propriété intellectuelle et de patrimoine ». À l’origine, MK était le nom de la branche armée de l’ANC pendant les décennies de lutte contre le pouvoir blanc. L’ANC a déposé une demande de mesures provisoires contre « l’utilisation illégale des marques, des symboles et du patrimoine de l’ANC ». La décision devrait être annoncée dans les prochains jours.

Les listes électorales définitives doivent être présentées dans un délai de quinze jours. Au total, 82 recours ont été reçus par la commission concernant des candidats désignés par 21 partis.

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Le Monde avec l’AFP

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