Décès de Jean-Pierre Ferland : le petit roi est mort

Décès de Jean-Pierre Ferland : le petit roi est mort
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Jean-Pierre Ferland, décédé samedi soir, laisse dans le deuil sa fille Julie et son fils Bruno, ainsi que sa compagne des deux dernières décennies, Julie Anne Saumur.

Ferland fut l’un des créateurs québécois les plus prolifiques avec plus de 450 chansons, 30 albums et quatre comédies musicales à son actif. Il a également été honoré à plusieurs reprises. En 2003, il est nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec, puis il reçoit la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale en 2009. L’année suivante, il est nommé Officier de l’Ordre de la Pléiade, avant de recevoir le titre de Compagnon de l’Ordre des Arts et des Lettres du Québec en 2016.

Un parcours exemplaire

Même s’il n’a pas terminé ses études secondaires, Jean-Pierre Ferland a d’abord travaillé comme comptable avant d’être embauché, en 1956, comme commis au service des nouvelles de Radio-Canada. Parallèlement, il aiguise sa plume en écrivant des chansons, et en grattant sa guitare pour trouver des mélodies. Il chante pour la première fois à la télévision, en janvier 1957, dans l’émission « À la romance », de Lucille Dumont, et sort à la même époque son premier disque, réalisé par Henri Bergeron.

En 1959, il fait partie de la troupe Les Bozos, dans laquelle on retrouve Clémence Desrochers, Raymond Lévesque, Hervé Brousseau et Claude Léveillée, tout en conservant son emploi d’annonceur à Radio-Canada.

Grâce à « Chansons sur mesure », à Radio-Canada, il écrit « Les immortelles », le succès est immédiat. L’émission lui demande d’écrire une autre chanson, ce sera « de gui », un nouveau succès qui lui permet également de remporter le grand prix du Gala International de la Chanson. La carrière solo de Jean-Pierre Ferland est lancée.

Il est ensuite partagé entre la et le Québec, alternant les représentations des deux côtés de l’Atlantique. Il multiplie les enregistrements, dont la chanson « Fleur de macadam » qui naît durant cette période faste, les tournées et accumule les récompenses en tout genre. En 1968, après avoir passé beaucoup de temps en France, il revient au Québec avec la chanson « Je reviens chez nous », qui demeure encore aujourd’hui l’un de ses plus grands succès ici et en France. Il reçoit pour ce titre le prix de l’Académie Charles-Cros.

Un tournant musical

En 1970, Jean-Pierre Ferland marque un tournant dans l’histoire de la musique québécoise en publiant son album «Jaune», sur lequel il explore de nouvelles sonorités et qui contraste avec le style de chanson alors en vogue. Des musiciens prestigieux comme Tony Levin et David Spinozza ont collaboré à cet album mythique. Le talent et la popularité de Ferland sont au sommet, il enchaîne les tournées et les grands spectacles à la Place des Arts. L’année suivante, il récidive avec le double album « Soleil » et continue sur la même voie.

En 1974, le chanteur acquiert une autre dimension en écrivant le magnifique duo « T’es mon amour, t’es ma maîtresse » qu’il interprète avec Ginette Reno. Le 24 juin 1975, jour de son 42e anniversaire, les célébrations de la Saint-Jean ont eu lieu dans le parc

du Mont-Royal, offriront un spectacle en son honneur avec la présence de Renée Claude, Emmanuelle, France Castel et Ginette Reno, cette dernière obtenant un véritable triomphe avec son interprétation de « Un peu plus haute, un peu plus loin ». Cette même chanson marquera les retrouvailles de Ferland, Reno et Céline Dion sur les plaines d’Abraham, au Québec, en 2008.

Les festivités du solstice d’été de l’année suivante ont également marqué les esprits avec un concert mémorable réunissant Robert Charlebois, Gilles Vigneault, Claude Léveillée, Yvon Deschamps et Jean-Pierre Ferland. L’événement a même donné lieu à un album, « Une fois cinq », qui a remporté le prix de l’Académie Charles-Cros.

À partir de 1978, Jean-Pierre Ferland s’intéresse davantage à la télévision. Il anime d’abord « Faut voir ça », suivi de l’émission d’été « Station Soleil », de 1981 à 1987, ainsi que de « L’bus du show-business », de 1987 à 1989, dont il est également co- producteur. Il termine son cycle télévisuel avec une autre émission estivale, en compagnie de Pierre Nadeau, intitulée « Ferland-Nadeau en vacances ».

Un retour

Après huit ans d’absence, Jean-Pierre Ferland revient à la musique en sortant l’album « Bleu, blanc, blues », qui comprend notamment la chanson « T’es belle ». C’est aussi un retour triomphal sur scène, qui se poursuit avec la sortie de « Oui pas ça », en 1995, dont la chanson « Une chance qu’on s’a va » devient un classique de son répertoire. Tout au long de cette décennie, Ferland présente des spectacles à la Place des Arts, au Corona ou au Casino de Montréal, et un peu partout dans la province.

Des adieux prolongés

A 72 ans, Jean-Pierre Ferland en a assez d’être constamment sur la route et il décide de faire une grande tournée d’adieu qui se terminera en apothéose avec une soirée sur les plaines d’Abraham, et un spectacle final au Centre Bell. Mais il a été victime d’un accident vasculaire cérébral quelques heures avant de monter sur scène à Montréal. Le spectacle a été reporté à janvier 2007, mais ce ne serait finalement pas non plus un véritable adieu.

 
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