A peine annoncée par Attal, la mesure est unanimement contre.

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JULIEN DE ROSE / AFP Gabriel Attal photographié à l’Assemblée nationale le 26 mars (illustration)

JULIEN DE ROSE / AFP

Gabriel Attal photographié à l’Assemblée nationale le 26 mars (illustration)

POLITIQUE – Alors que le déficit se réduit, et que l’État a sérieusement besoin de recettes pour renflouer les caisses, Gabriel Attal a confirmé ce mercredi 27 mars une de ses idées phares : s’attaquer à un régime excédentaire, puis que les effets bénéfiques d’une telle mesure sur le Budget reste à démontrer. Autrement dit, une (nouvelle) réforme “mondial” l’assurance chômage, consistant à réduire la durée d’indemnisation des chômeurs.

Le projet derrière l’annonce du Premier ministre : parvenir à un « modèle social qui encourage plus d’activité » ce qui, par effet ricochet, contribuera à réduire le déficit. ” Si nous avions le même taux d’emploi que nos voisins allemands, nous aurions beaucoup moins de problèmes avec nos finances publiques, car nous aurions des recettes fiscales et sociales plus importantes. a-t-il argumenté mercredi soir sur TF1, laissant entendre que le système actuel (bien que dans le vert financièrement) maintient l’inactivité.

Les oppositions s’essoufflent

Sans surprise, cette approche, qui risque d’aggraver les conditions de vie de moins de 50 % des chômeurs effectivement indemnisés, suscite des oppositions. Gauche et droite. Patron du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix a dénoncé une « fumeur » de Gabriel Attal. ” En 2024, le déficit de l’État s’élèvera à 173 milliards d’euros. En 2024, l’assurance chômage sera excédentaire de 3 milliards d’euros. Selon vous, dans quels domaines le gouvernement propose-t-il un effort ? Chômeurs âgés, transports sanitaires… Oui. Mode de vie de l’État… Rien », a-t-il dénoncé le https://twitter.com/oliviermarleix/status/1773074215891050633.

Député socialiste, Arthur Delaporte dénonce pour sa part « encore une folie » commis par l’exécutif. L’élu du Calvados en cite pour preuve le dernier rapport de la Dares (publié par des économistes du ministère du Travail), qui montre que la dernière réforme de l’assurance chômage a réduit le niveau de rémunération des chômeurs, mais sans pour autant avoir un impact significatif effet sur l’emploi.

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Le gouvernement vous fait les poches. Les milliardaires n’ont jamais payé aussi peu d’impôts, mais le premier ministre s’en prend aux chômeurs. Vous contribuez, ils douchent les multinationales. Les chômeurs seront privés d’allocations, les riches continueront à se gaver », ajoute de son côté la députée LFI Clémence Guetté, quand sa collègue écologiste Sandrine Rousseau accuse Gabriel Attal et Bruno Le Maire « détruire l’identité française plus vite que quiconque « .

Présidente du groupe RN à l’Assemblée, Marine Le Pen a également critiqué cette annonce. ” La réforme de l’assurance chômage est une arnaque qui n’a qu’un seul but : vider les poches des Français pour renflouer les comptes de l’Etat déficitaires en raison de l’incompétence du Gouvernement. Le régime est en excédent, il n’est pas nécessaire de le réformer ! », s’est-elle indignée sur le même réseau social.

« Un cynisme absolu »

Cette réforme annoncée inquiète également du côté des syndicats. Dans la soirée, Denis Gravouil, négociateur CGT sur l’assurance chômage, est monté au créneau en assurant que le gouvernement veut « frappe encore les précaires ou les chômeurs « . Même son de cloche pour la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet.

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L’obsession du gouvernement pour les chômeurs se transforme en trouble obsessionnel », a-t-elle dénoncé sur franceinfo, estimant que cette réforme ferait partie du en dehors de toute rationalité économique », puisque selon elle, rien ne prouve l’effet incitatif mis en avant par le Premier ministre. « Le système d’assurance chômage ne peut pas être une variable d’ajustement budgétaire de l’État », a de son côté prévenu la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon. François Hommeril, président de la CFE-CGC, a dénoncé à l’AFP un « discours populiste » À « un cynisme absolu » OMS « comprend mal la situation d’un chômeur confronté à la difficulté de trouver un emploi »à laquelle “nous allons imposer des mesures de rétorsion comme s’il était en partie ou entièrement responsable de sa situation”.

Et qu’en pensent les économistes ? Avant l’intervention de Gabriel Attal au 20 heures de TF1, plusieurs spécialistes doutaient à haute voix de cette réforme envisagée par l’exécutif. ” Premièrement, le durcissement des règles de l’assurance-chômage ne crée pas d’emplois », a expliqué mardi 26 mars à franceinfo, Bruno Coquet, spécialiste des politiques du marché du travail. ” Il faut toujours se demander pourquoi les chômeurs non indemnisés ne retournent pas au travail. Ce n’est pas parce qu’ils sont surcompensés », a-t-il prévenu. En vain, puisque c’est bel et bien la trajectoire que semble emprunter l’exécutif.

« En agissant ainsi, le gouvernement s’attaque au problème à l’envers. Premièrement, depuis la réforme de 2019, il n’y a quasiment plus de situations dans lesquelles le travail est moins attractif que le chômage. Deuxièmement, le vrai problème fondamental est que dans ce pays, depuis quinze ans, le travail ne permet plus à la majorité des gens de changer leur niveau de vie. La question est de savoir comment rendre le travail plus rémunérateur, et non pas faire en sorte que le chômage paie moins. »a déploré mercredi soir à Avis Antoine Foucher, ancien directeur général adjoint du Medef et ancien directeur de cabinet au ministère du Travail sous Muriel Pénicaud de 2017 à 2020.

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