C’est l’une des clés de voûte de la réindustrialisation française : faire émerger des idées industrielles porteuses et les usines qui vont avec. Leurs dirigeants sont actuellement présents au salon Global Industrie à Paris.
Un plan de démarrage industriel doté de 2,3 milliards d’euros a été lancé en 2022 via Bpifrance. En 2021, on ne comptait que 1 500 start-up industrielles, soit 10 à 12 % du total des jeunes entreprises. Ce chiffre est passé à 1 900 en 2022. Ils étaient 2 523, selon l’observatoire dévoilé par Bpifrance. Dont 24% dans la santé, 11% dans l’énergie, l’agro-industrie et l’électronique (11%).
Parallèlement, depuis plus d’un an, à la demande du ministre de l’Industrie et de l’Énergie Roland Lescure, l’État travaille à la création d’un baromètre pour mesurer le développement industriel du pays. La création de cet indicateur représente un travail sans précédent mobilisant les services de l’État aux niveaux national, régional et départemental, sous l’égide de la Direction générale des entreprises (DGE),
» a-t-il déclaré en visitant le salon Global Industrie.
7 600 nouveaux emplois
En 2023, la France a vu émerger 201 nouveaux sites industriels, hors entrepôts, contre 176 en 2022. Si l’on se limite aux seules ouvertures et fermetures, c’est-à-dire en supprimant les réductions et extensions significatives (production de nouvelles lignes par exemple), l’année 2023 le solde est de 57 sites supplémentaires contre 49 en 2022, soit une augmentation de 16%.
L’industrie agroalimentaire présente le plus grand nombre de débouchés nets (47) et les industries vertes et l’économie circulaire (29), les transports, devant la santé (22). D’un point de vue territorial, l’Auvergne-Rhône-Alpes (73 sites) et la Nouvelle-Aquitaine (30 sites) concentrent à elles seules 50 % des ouvertures nettes, comme en 2022, suivies par la Normandie (avec 24 sites).
Ces chiffres sont à rapprocher de l’observatoire des entreprises innovantes Bpifrance, publié le 20 mars 2024. Ce dernier est plus précis dans les emplois créés et les montants investis.
Pour Paul François Fournier, directeur exécutif de l’innovation chez Bpifrance, ces résultats montrent « une vraie dynamique avec des chantiers responsables de la création de 7 600 emplois » , Et dans un marché qui reste tendu en termes d’investissements, « La France renforce sa position de leader au sein de l’Union européenne grâce à une croissance de 11 % des levées de fonds industrielles en 2023, qui représentent la moitié des levées de fonds de la French Tech.
Soit 235 levées de fonds industrielles pour un montant de 4,18 milliards d’euros. Dont 10 à plus de 10 millions d’euros : Verkor (850 millions d’euros en septembre), Ynsect (175 millions d’euros en avril) ou encore Carbios, 141 millions d’euros en juillet.
57 nouvelles usines industrielles en 2023
Parmi les 118 inaugurations relevées par Bpifrance, 60 proviennent de start-up, en hausse de 71 % en un an, dont 38 nouvelles usines et 13 lignes pilotes ou démonstrateurs. Ces innovations visent à répondre aux enjeux de la transition écologique comme la construction durable, la valorisation des déchets, la mobilité verte ou l’alimentation durable.
En revanche, 58 inaugurations proviennent de PME industrielles ou ETI, soit 41 % de plus en un an, dont 29 nouvelles usines et 13 déménagements.
Et pour 2024, la tendance est positive avec déjà respectivement respectivement 95 et 63 inaugurations de start-up industrielles et PME ou ETI industrielles annoncées.
L’observatoire dresse également le profil type de ces premières usines industrielles : Ils sont en moyenne accompagnés par des start-up âgées de 6 ans, pour un investissement moyen de 12 millions d’euros, permettant la création d’une usine de 4 000 m² créant 35 emplois. Dans la moitié des cas, l’usine réhabilite des terrains industriels existants.
Parmi les premières usines (voir notre carte), on peut citer, à l’Ouest, Circul’egg en Bretagne, l’usine de reconditionnement de batteries lithium VoltR près d’Angers, l’unité de ciment bas carbone d’Hoffmann Green Cement en Vendée, mais aussi l’usine de lin Depestele. usine en Normandie ou à Isigny Saint-Mère.
Mais aussi la première gigafactory française de batteries ACC, l’usine de piles à combustible à hydrogène Symbio (2 600 salariés à venir à eux deux)… Ou encore la start-up quantique Quandela à Massy.
