Après l’attaque jihadiste de Moscou, la France et l’Italie ont renforcé leur niveau de sécurité. 147 personnes ont été arrêtées en Turquie. Le Conseil national de sécurité espagnol estime que l’Union européenne est confrontée à un « risque réel et direct ».
Les services de renseignement européens sont une fois de plus sur le qui-vive qui habite depuis l’attentat meurtrier dans une salle de concert près de Moscou vendredi dernier. Parmi les nombreuses menaces qui pèsent sur le continent, les services antiterroristes surveillent de près la mouvance jihadiste.
L’attaque de Moscou a en fait été revendiquée par la branche afghane de l’Etat islamique du Khorasan (Khorasan signifie “d’où vient le soleil” en persan et est le nom médiéval de l’Afghanistan, qui englobait une région s’étendant du Turkménistan au Tadjikistan actuel, rappelle le journal Le Figaro). C’est cette filiale qui a mené plusieurs attentats sanglants ces dernières années en Afghanistan et en Iran, avant de s’en prendre à la Russie.
Signe que la menace s’est intensifiée, ont annoncé les autorités turques l’arrestation de 147 personnes soupçonné d’appartenir à l’organisation État islamique. Selon le ministre turc de l’Intérieur Ali Yerlikaya, plus de 2 900 personnes ont été arrêtées depuis le 1er juin 2023.
Au sein de l’UE, la réponse à la menace n’est pas encore unanime. Après la France, qui a renforcé dimanche son dispositif de sécurité, l’Italie a rejoint le mouvement. Rome a relevé son niveau d’alerte contre les attaques terroristes pendant la Semaine Sainte. L’Italie avait déjà accru sa vigilance suite aux attaques du Hamas contre Israël.
Lundi à Venise, le protocole de sécurité a effectivement été déclenché lorsque deux sacs ont été trouvés dans la rue, mais leurs propriétaires sont finalement arrivés devant les démineurs.
Mardi, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé que deux attentats avaient été déjoués ces dernières semaines sur le sol français.
Le Premier ministre français Gabriel Attal a annoncé que 4 000 militaires étaient prêts à être déployés en plus des 3 000 soldats qui patrouillent déjà à travers le pays dans les gares et à proximité de sites comme les écoles, les lieux de culte et les salles de concert.
En Allemagne, le niveau de menace terroriste reste élevé, mais il n’a pas changé. Berlin se dit prêt à d’éventuelles attaques lors du Championnat d’Europe de football, dans moins de trois mois.
Le Conseil national de sécurité espagnol, dans son dernier rapport antiterroriste, a averti que l’Union européenne était confrontée à un « risque réel et direct » de l’augmentation des « menaces terroristes, de l’extrémisme (islamique) violent et de l’émergence de nouveaux mouvements promouvant une idéologie radicale et violente » en raison des guerres à Gaza et en Ukraine.
