les sénateurs s’insurgent contre la possibilité de rembourser les médicaments en fonction des revenus

les sénateurs s’insurgent contre la possibilité de rembourser les médicaments en fonction des revenus
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« Une prise de conscience collective » : quelques minutes après l’annonce du déficit public par l’Insee, calculé à 5,5 % du PIB, bien loin des prévisions de 4,9 % estimées par le gouvernement, Bruno Le Maire martelait sa volonté de « ne pas augmenter les impôts ». », tout en déclarant que « tout ne doit pas reposer sur les dépenses de l’État ». A ce titre, le ministre de l’Économie s’est dit « ouvert à tous les débats », notamment en ce qui concerne le remboursement des soins de santé en fonction des revenus. “La personne qui est en bonne santé, qui consomme beaucoup de médicaments et qui fait beaucoup d’analyses médicales doit sans doute contribuer davantage”, a défendu le locataire de Bercy, estimant qu’il s’agit d’un “principe de responsabilité, de choix dans la dépense publique”. “Il ne s’agit pas de dire qu’on va ratifier tout le monde”, a-t-il tenté de rassurer.

« C’est une manière de dire que les médicaments ne peuvent pas être servis à volonté. Vous voyez tous les médicaments que vous accumulez dans votre pharmacie, ça a un coût, c’est vous qui payez, c’est le contribuable qui paie”, a poursuivi le ministre, arguant que le doublement de la franchise médicale, de 50 centimes à 1 euro , avait permis à l’Etat de lever plus d’un milliard d’euros : « Ce n’est pas une roupie, c’est beaucoup d’argent », dit-il. Dans le même temps, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et ancien ministre de l’Économie sous François Hollande, invité de France Inter, a regretté un « dérapage important » et « très, très rare ».

Depuis, le ministre de l’Economie semble entamer une marche arrière, affirmant lors d’une réunion de groupe des députés de la Renaissance que “le sujet n’était pas à l’ordre du jour”, selon nos confrères de BFMTV, qui ajoutent que l’entourage du ministre a souligné que Bruno le Maire « avait en tête les franchises des médicaments, pas le prix des médicaments », pointant un « malentendu ».

« Une atteinte à un principe fondateur de la Sécurité sociale »

Malgré cette tentative de déminage, cette déclaration ne plaît pas autant à la gauche qu’à la droite. “Bruno Le Maire est obsédé par la réduction des dépenses”, ce qui “l’amène à dire n’importe quoi, y compris à ne pas se rendre compte que la Sécurité sociale a des fondements”, fustige Bernard Jomier, sénateur SER (socialiste, écologiste et républicain) de Paris, qui dénonce “une attaque”. sur un principe fondateur de la sécurité sociale ». “C’est vraiment scandaleux”, renchérit Corinne Imbert, sénatrice apparentée LR de Charente-Maritime, et co-rapporteuse au Sénat du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024.

“C’est absurde de ne pas avoir écouté nos propositions et de faire un tel constat trois mois plus tard”, déplore Pascal Gruny. Pour le sénateur de l’Aisne et co-rapporteur du dernier PLFSS pour la branche vieillesse, « ils [le gouvernement] ne savent pas où ils vont », et appelle à « faire attention à une médecine à deux vitesses », dans un contexte où de nombreux laboratoires délocalisent leur production en raison du prix des médicaments trop élevé en France. Le sénateur rappelle à ce propos avoir travaillé avec Bernard Jomier sur le prix des médicaments au niveau européen.

“Nous recevons selon nos besoins et nous cotisons selon nos moyens”, rappelle le sénateur socialiste, pour qui la fin de ce principe marquerait “à terme, une disparition de la sécurité sociale”. Celui qui est également médecin généraliste dénonce également une « idéologie de la réduction des dépenses », illustrée notamment par les déclarations du président de la République sur « l’argent fou ».

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« Améliorer le temps médical »

De son côté, Bernard Jomier propose « d’augmenter la contribution selon les moyens », autrement dit une augmentation des cotisations, affirmant que « le gouvernement ne peut pas continuer à réduire les dépenses sans débat de fond, en bricolant des mesures qui visent à donner du crédit aux l’idée que notre système social coûte très cher. « À force d’être aveugle de l’œil gauche, de ne voir que de l’œil droit, on finit par dire n’importe quoi », s’emporte-t-il.

Le sénateur SER affirme cependant « ne pas avoir de tabou » : « Il peut être tout à fait légitime de dire que l’augmentation est la solution », rappelant que les dépenses de santé du pays sont passées de 200 à 250 milliards d’euros, entre 2017 et 2024. » Même s’il a été douloureux, le budget de la Sécurité sociale, en 2017 – dernière année du mandat de François Hollande – était quasiment à l’équilibre », précise Bernard Jomier, pour qui « le gouvernement gère mal la Sécurité sociale », alors que le système de santé a mal géré la Sécurité sociale. « dégradé ».

Pascale Gruny modère de son côté le levier fiscal, proposant d’« améliorer et optimiser le temps médical ». « La médecine aujourd’hui se fait moins bien qu’avant, les médecins sont saturés, ils font beaucoup d’examens », regrette le vice-président de la commission des Affaires sociales. “Le budget du système de santé mérite d’être examiné, mais le gouvernement l’a laissé couler pendant des années”, s’agace-t-elle, s’alarmant de “l’augmentation du taux de mortalité infantile”. Enfin, interrogée plus généralement sur le déficit public, elle propose de s’attaquer en priorité « au nombre d’agences autour de l’État qui ne rapportent rien du tout », ainsi qu’au financement de certaines ONG, « pas tout à fait en phase avec nos priorités ». société.”

Nul doute que Bruno Le Maire sera attendu au tournant pour les questions au gouvernement de demain au Palais du Luxembourg. Réponse ce mercredi à 15h

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