Guillaume Egret, l’ex-marin aux commandes d’un sous-marin nucléaire

Guillaume Egret, l’ex-marin aux commandes d’un sous-marin nucléaire
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En ce vendredi 15 mars, Guillaume Egret doit ” prendre en charge “, selon une expression en vigueur dans la petite famille des sous-mariniers, l’un des investissements les plus lourds et les plus sophistiqués de la défense nationale : le Tourville, dernier ajout aux sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Suffren. Un engin profilé de 100 mètres de long et pesant 5 000 tonnes capable de rester sous l’eau pendant soixante-dix jours en toute autonomie.

Cet ancien marin entré dans la marine à 18 ans commande l’un des dix équipages, et bientôt onze, qui se relaient sur les six sous-marins d’attaque (SNA). Ces bateaux ont diverses missions : ouvrir la voie aux sous-marins nucléaires lance-missiles (SNLE) qui transportent des missiles nucléaires, collecter des renseignements à proximité des côtes (images, interception des communications), identifier et écouter les émissions des navires. forces adverses, commandos de transport ou encore escorter le porte-avions Charles de Gaulle.

A 40 ans, Guillaume Ernet a gravi les marches de « l’escalier » social, terme qu’il préfère au mot ascenseur, tant il a dû franchir de nombreux échelons dans ce monde très technique. Son baccalauréat en poche, il étudie quelques mois à la faculté de droit avant de rejoindre la marine au plus bas échelon de l’échelle. “Les études ne sont pas pour tout le monde” il explique.

“Le monde silencieux”

Chargé d’écouter les sons, il découvre la vie d’un sous-marinier en isolement complet, sans Internet ni téléphone portable. « Un monde de silence qui permet de penser », il ajoute. Il apprend à se déplacer dans des passages trop étroits pour marcher à deux et partage des chambres collectives avec des lits qui ressemblent à des tiroirs. « C’est un peu comme s’il fallait vivre et travailler avec 70 personnes dans un appartement de 120 m2, il résume. Nous apprenons à résoudre les conflits. Il faut beaucoup d’empathie, de rigueur et un goût pour le collectif. »

Le marin a un esprit vif et une envie de se montrer à la hauteur. La direction de la marine, habituée à transformer des bacheliers en techniciens voire ingénieurs atomiques, le soutient dans ses démarches. Il intègre l’école navale en interne, vit ses premières expériences de second sur un navire de surface, des missions en Afrique, des postes d’officier sur différents sous-marins, entrecoupés de cours au centre de formation navale de Saint-Mandrier (Var). « C’est la preuve qu’il ne faut rien s’interdire lorsqu’on s’engage dans la marine » pense-t-il. Son parcours est cependant exceptionnel.

Lorsque cela a commencé en 2002, le monde vivait sous la Pax Americana et on ne parlait pas de la menace russe. Selon lui, le retour de la guerre en Europe n’a pas modifié son approche des missions avant d’embarquer pour deux à trois mois. « Les équipes Submariner se sont toujours préparées psychologiquement et techniquement à un conflit de haute intensité, précise-t-il. Nous savons que tout est possible. »

 
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