Un une grande salle de réception lumineuse et colorée et quelques tables de bar. Le n°69 du boulevard Alsace-Lorraine, sur la rive droite de Bayonne, abritait, il y a quelques mois encore, un dépôt et magasin de tissus. Depuis janvier dernier, le site a changé de peau, de vocation et de public cible. Ce grand local de 400 m² a été investi par deux structures spécialisées dans la formation : Jakinola
Un une grande salle de réception lumineuse et colorée et quelques tables de bar. Le n°69 du boulevard Alsace-Lorraine, sur la rive droite de Bayonne, abritait, il y a quelques mois encore, un dépôt et magasin de tissus. Depuis janvier dernier, le site a changé de peau, de vocation et de public cible. Ce grand local de 400 m² a été investi par deux structures spécialisées dans la formation : Jakinola (La Fabrique des savoirs, en basque), spécialisée dans l’enseignement des langues, et Conquistadors.io, une start-up qui propose des formations aux outils numériques aux personnes en reconversion professionnelle. Lorsqu’elle a vu ces deux sociétés s’installer sous le même toit, Virginie Sarpaux, alias Mulhen Baccia, est venue frapper à la porte. La muraliste cherchait un endroit pour poser ses pinceaux…
L’ensemble est un lieu hybride, à la fois centre de formation axé sur l’apprentissage des langues, de l’entrepreneuriat et du numérique, et résidence d’artistes. « Nous avions déjà travaillé ensemble. Nous nous sommes retrouvés autour de la nécessité de trouver un lieu pour développer nos activités respectives », raconte Oriane Ayestaran, l’une des cinq salariées de Jakinola. Lors de sa création en 2019, l’association était implantée au bas de la rue Maubec. Son ambition : « Préserver, revitaliser et promouvoir la diversité linguistique et culturelle du quartier ». Le concept de Maison des Langues n’a pas mis longtemps à trouver son public.
Chaque semaine, une vingtaine d’intervenants se retrouvent dans la petite salle, face à la gare de Bayonne. Pas moins de 13 idiomes figurent dans son catalogue. « Nous avons dû récemment intégrer le coréen dans nos cours », constate la jeune femme. Le nombre d’étudiants inscrits est passé de quelques dizaines au début de l’aventure à près de 300 aujourd’hui. Un succès qui pousse l’association à franchir deux nouvelles étapes : en janvier 2023, elle devient une Scop, et, parallèlement, part à la recherche d’une nouvelle adresse.
Plus de « visibilité »
Mais les locaux spacieux et disponibles ne sont pas monnaie courante. Jakinola songea un temps à quitter le Saint-Esprit. « Notre vocation étant avant tout d’œuvrer à l’insertion sociale et professionnelle, il nous semblait important de rester dans ce quartier », poursuit Jesus Garate, le fondateur de Jakinola.
De son côté, Camille Mathis, à l’origine de Conquistadors.io, pointe un paradoxe. Il passe la majeure partie de son temps à connecter les entreprises locales dans le but de développer un « écosystème entrepreneurial numérique transfrontalier ». L’idée serait, entre autres, de former et d’orienter les chômeurs vers les offres d’emploi existantes. Pourtant, le jeune entrepreneur souletin dit rencontrer toutes les difficultés du monde pour mobiliser des financements pour le secteur de la formation. « Nous sommes obligés d’investir nos fonds propres pour développer notre activité. C’est un pari risqué», souligne-t-il.
Camille Mathis espère que le nouveau centre de formation offrira plus de « visibilité » à l’accompagnement entrepreneurial et aux formations proposées par sa structure. Après trois années d’existence, Conquistadors.io a formé quelque 340 personnes et accompagné près de 120 entreprises. Son entreprise et Jakinola ont investi un total de 120 000 euros pour transformer l’espace en six salles de classe modulaires.
