Après plusieurs mois de conflit avec ses voisins de Roanne, il a incendié leur porte d’entrée

Après plusieurs mois de conflit avec ses voisins de Roanne, il a incendié leur porte d’entrée
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Arrêté peu après le début d’un incendie dans un immeuble de la place Gauguin à Roanne dimanche 10 mars, un homme de 26 ans a été jugé immédiatement devant le tribunal ce mercredi.

Le conflit entre ces voisins s’enracinait depuis plusieurs mois, dans cet immeuble de la place Gauguin, à Roanne. En témoignent les nombreuses mains courantes déposées au commissariat de Roanne et les sept interventions policières depuis octobre. Dimanche 10 mars, l’un d’eux a décidé d’y mettre un terme en… incendiant la porte d’entrée de ses voisins de l’étage.

Ce mercredi 13 mars, dans le box du tribunal de Roanne où il a été présenté en comparution immédiate, l’homme de 26 ans s’est dit à bout de nerfs. Épuisé par le bruit incessant qu’il croit venir de l’appartement de ses voisins et des agressions dont il s’estime victime. « Ils frappaient le sol jour et nuit. Ils ont déjà mis de la nourriture pour chien mélangée à de l’eau pour bloquer ma serrure et m’empêcher de sortir”, a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : “Une fois, ils ont même mis des excréments sur ma porte.”

J’avais peur que mon voisin fasse quelque chose de dangereux contre moi, alors je l’ai fait en premier.

Mais c’est la poignée de cette porte cassée quatre jours plus tôt qui l’a décidé à passer à l’action le dimanche 10 mars vers 17 heures. Il est ensuite allé acheter de l’essence, l’a versée dans un petit récipient qu’il a ensuite versé sur la porte avant d’allumer le feu. . Les pompiers de Roanne sont intervenus à temps pour éviter sa propagation, mais les occupants étaient toujours gênés par la fumée. “J’avais peur que mon voisin fasse quelque chose de dangereux contre moi, alors je l’ai fait en premier”, a déclaré avec un calme olympien l’accusé, qui a reconnu qu’il “n’aurait pas dû rendre justice”. [lui]-même”.

L’incendie, un « choix non anodin » pour le parquet

Non seulement la surenchère de cet homme a été pointée du doigt par les magistrats, mais c’est surtout le mode opératoire utilisé qui les a interrogés. « Pourquoi as-tu choisi de mettre le feu à la porte ? Saviez-vous que c’était la seule et unique issue pour vos voisins d’échapper aux flammes ? » a demandé la procureure adjointe, Marie Nicourt. Pour sa défense, le prévenu affirme être resté quelques minutes pour s’assurer que le feu ne se propage pas au-delà de la porte.

Un argument difficile à comprendre pour le représentant du parquet. Celui-ci, lors de ses réquisitions, a dénoncé un « choix non anodin, de leur nuire » et « une résolution qu’il a prise après plusieurs jours de réflexion ». Elle a requis trois ans d’emprisonnement, dont un avec sursis avec mise à l’épreuve, ainsi que le maintien en détention du jeune prévenu.

Oui, allumer le feu avec des personnes dans un appartement est dangereux. Mais ici, nous n’avons aucune notion de mise en danger de la vie d’autrui.

L’avocat de ce dernier, Me Jamel Mallem, a déploré le choix de la comparution immédiate pour un homme qui n’avait été condamné qu’à une amende avec sursis, ainsi que des réquisitions excessives pour des faits d’avilissements. « Oui, mettre le feu à des personnes dans un appartement est dangereux. Mais nous n’avons aucune idée ici de mettre la vie d’autrui en danger.

Lors de ses délibérations, le tribunal a décidé de « laisser la possibilité (au prévenu, NDLR) changer [son] comportement”. Il l’a condamné à une peine de 18 mois avec sursis probatoire l’obligeant à suivre des soins et à travailler. Les juges ont également décidé de lui interdire tout contact avec ses voisins, ainsi que de se présenter à proximité de la place Gauguin et donc de regagner son domicile. Il échappe néanmoins à la détention et ressort ainsi libre à l’issue de son procès, après une nuit passée à la maison d’arrêt de La Talaudière.

Pauline Michaud

 
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