Vincent Bolloré explique pourquoi certains ont été retirés de Canal+ à son arrivée

Vincent Bolloré explique pourquoi certains ont été retirés de Canal+ à son arrivée
Descriptive text here

Après la polémique, la défense. Ce mercredi 13 mars, Vincent Bolloré était attendu par les députés qui siègent à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, sur l’attribution des fréquences de la TNT.

Une audience qui tombait à point nommé pour l’entendre s’exprimer sur la polémique qui a suivi la diffusion d’une émission catholique sur CNews, au sujet de l’avortement.

Lors de cette audience qui a débuté en milieu d’après-midi, le milliardaire conservateur et puissant patron des médias a été interrogé sur le départ de plusieurs personnes à son arrivée en 2015.

« Le champagne coulait à flots »

« Toute l’équipe de Canal n’avait aucune envie de changer de mode de vie. C’étaient des seigneurs (…) Canal à l’époque, c’était extraordinaire. Au festival de Cannes, il y avait 300 personnes pendant 15 jours dans des hôtels… Cela coûtait pratiquement 50 000 € par semaine. Le champagne coulait à flots »a expliqué Vincent Bolloré.

Et de poursuivre : «Après, quand ils ont fini Cannes, ils sont allés au Rallye de Monaco (le Grand Prix de Monaco, ndlr), puis ils sont allés à Wimbledon, puis ils sont allés voir les élections à Washington.» Vincent Bolloré a justifié l’arrêt de ces dépenses et le licenciement de certaines personnes par le « 400 millions d’économies » effectué à l’arrivée.

Rodolphe Belmer avait évoqué les interventions de Vincent Bolloré dans les programmes de Canal+

Si Vincent Bolloré a choisi de parler de ce « mode de vie », ce n’est sans doute pas sans raison. Les patrons de TF1 ont été entendus en février dernier devant la même commission. Le PDG de TF1 Rodolphe Belmer avait évoqué les interventions dans le “Contenu” de Vincent Bolloré lorsqu’il dirigeait lui-même le groupe Canal+, ce qui a conduit à son départ en 2015.

Rapporteur de cette commission, le député LFI Aurélien Saintoul a immédiatement interrogé le patron de TF1 sur les conditions de son départ de son rival Canal+. « Le principal élément de désaccord à l’époque concernait ce que je considérais comme la microgestion de M. Bolloré », a répondu M. Belmer. Etant alors directeur général, « si je ne peux pas assumer ma responsabilité sociale et économique envers mes salariés, je choisis de faire autre chose »il ajouta.

Qu’en est-il du contenu, de la ligne éditoriale, qui intéresse principalement la commission d’enquête ? « La personne qui est responsable du contenu d’un groupe audiovisuel, selon la loi, et qui est socialement responsable, est le directeur de la publication. Donc si je fais ce métier, c’est moi qui choisis le contenu », a poursuivi M. Belmer. Et « si je considère que quelqu’un veut le faire à ma place, ce n’est plus moi qui suis responsable de la publication et je ferai autre chose ». Cependant, « Depuis que je suis aux commandes, je suis globalement responsable de tous les programmes diffusés »avait également précisé le gérant, interrogé avec insistance par M. Saintoul lors de cette audience de plus de deux heures.

L’actuel directeur général adjoint de TF1, Ara Aprikian, était directeur général adjoint du groupe Canal+. Devant la commission, il a également témoigné : « Un mois après le départ de Rodolphe Belmer, j’ai exprimé les mêmes réticences. Les mêmes choses entraînant les mêmes effets, j’ai quitté le groupe Canal+”. Le milliardaire Vincent Bolloré a pris les rênes de Vivendi, géant des médias et de la musique et maison mère de Canal+, en 2014. Le départ de M. Belmer a été présenté comme un licenciement, et a été vu comme un rachat de la chaîne cryptée.

“J’étais faible, je n’ai pas fait attention, j’ai laissé faire”

Autre question posée par les députés à Vincent Bolloré, son intervention dans les programmes, notamment ceux de CNews. Concernant la polémique sur l’avortement, le milliardaire a réfuté toute intervention mais a exprimé son point de vue sur l’avortement. “Deux libertés s’affrontent dans cette affaire”, “la liberté des personnes à disposer d’elles-mêmes et la liberté des enfants de vivre”a expliqué l’homme d’affaires qui contrôle Vivendi, maison mère du groupe Canal+, auquel appartient CNews.

« Il y a quelques années, la femme avec qui j’étais a découvert qu’elle était enceinte alors qu’elle prenait des médicaments qu’elle ne devrait pas prendre.a confié M. Bolloré, un catholique revendiqué. “J’avais déjà quatre enfants, j’étais faible, je n’y prêtais pas attention, je me laissais faire : je peux vous dire qu’il n’y a pas un jour où je ne pense pas à cette vie que j’ai contribué à effacer”» a déclaré le milliardaire, sans plus de précision.

Malgré son “croyances”il a assuré ne pas intervenir sur les contenus des chaînes qui sont dans son giron, et a démenti vouloir promouvoir «une idéologie » d’extrême droite, dont il est régulièrement accusé. “Ce ne sont que des tartes à la crème”a-t-il déclaré. “Je n’ai aucun projet idéologique, je suis très doux et bon enfant, pas du tout un Attila.”

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV En Inde, les électeurs appelés à braver la canicule
NEXT Cent ans d’auberges de jeunesse suisses, du lit sur paille à la chambre avec spa