La fin de 63 ans de carrière de l’une des plus grandes artistes francophones : une cinquantaine d’albums, 40 millions de disques vendus et 2 000 couvertures de magazines, soit plus que les autres stars françaises Brigitte Bardot et Catherine Deneuve.
Parmi ses quelque 1 500 chansons, on compte de nombreux succès : de « La plus belle pour aller danser » (1964), composée par Aznavour, à « L’Amour, c’est comme une cigarette » (1981) en passant par « Like a boy ». , où elle troque la robe contre « la veste » et « la ceinture », mots irrévérencieux pour l’époque.
La « lycéenne du twist » devient une bête de scène
Plutôt introvertie, la « lycéenne du twist » se transforme vite en femme fatale et bête de scène.
La blonde à la voix grave est née le 15 août 1944 à Iskretz, un village de Bulgarie. Elle a grandi à Sofia où son père travaillait à l’ambassade de France. Elle avait huit ans lorsque sa famille a fui le régime communiste pour la France à bord de l’Orient Express. Un arrachement que l’on ressent dans ses chansons comme la plus légendaire, « La Maritza », le nom d’une rivière bulgare.
« Les belles chansons sont mélancoliques. La mélancolie m’accompagne depuis l’enfance », a-t-elle déclaré.
Elle ne retourne dans son pays natal qu’en 1990, où elle adopte sa fille, Darina, avec son deuxième mari, le producteur américain Tony Scotti, marié en 1984.
A Paris, les débuts sont difficiles pour les Vartan, qui vivent cinq ans dans une chambre d’hôtel.
« Tombée d’un coup » dans le succès, l’adolescente, perfectionniste, s’est imposée dans ce métier difficile, « particulièrement pour les femmes ». Résister à une tempête de critiques en 1965 en étant le premier à chanter… en pantalon.
Le « mariage d’une génération »
Le couple qu’elle formait avec la « Youth Idol », Johnny Hallyday, père de son fils David, est devenu la proie des paparazzi.
-Leur union en 1965 dans un village de l’Oise, au milieu d’une cohorte de supporters et de journalistes, fut le « mariage d’une génération ». Ils partagent parfois la scène et enregistrent « J’ai un problème » (1973), duo resté célèbre. « Si tu n’es pas vraiment amoureux, tu en as l’air », fredonnent-ils.
En 1968, Sylvie Vartan survit à un accident de voiture qui coûte la vie à son amie d’enfance. Deux ans plus tard, un nouvel accident, dont Johnny sort indemne, l’oblige à rester six mois aux Etats-Unis pour retrouver la face. Elle en profite pour prendre des cours de danse et s’initier aux spectacles « américains ».
« À un moment donné, il faut se calmer un peu. Il est temps. »
L’union des enfants terribles du rock s’est soldée par un divorce en 1980, après de nombreux clashs, ruptures et réconciliations.
Elle a déménagé à Los Angeles pour sa troisième vie. Mais retrouve régulièrement la France et son public.
Destinée à jouer dans « Les Parapluies de Cherbourg », elle connaît finalement une carrière modeste au théâtre et au cinéma, avec un seul rôle majeur (« L’Ange Noir », 1994). “Si je ressens un manque, c’est du côté du cinéma”, a-t-elle avoué.
Plutôt discrète sur sa vie privée, elle a tapé du poing sur la table après la disparition de Johnny, fin 2017, pour soutenir publiquement son fils et Laura Smet face à la veuve du chanteur, Laeticia.
En 2024, au moment d’annoncer qu’elle tire sa révérence, elle rappelle que, si Johnny est “presque mort sur scène”, ce ne sera “pas le cas” pour elle.