Le voyageur montréalais Jimi Hendrix espère tromper la mort avec sa guitare pendant encore un an et enfin réaliser son rêve d’enregistrer ses compositions en studio en 2025

À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier voyage surtout en fuite, son bureau dans son sac à dos, à la recherche de sujets et de gens fascinants. Il s’adresse à tout le monde et s’intéresse à tous les horizons dans cette chronique urbaine.

Séropositif depuis 1986 et greffé du cœur, ce musicien de rue qui ne passe pas inaperçu lors de ses prestations à Montréal a l’originalité de ne pas jouer pour de l’argent – ​​il n’a pas de contenant de dons sur lui – et d’être agité.

Richard Archambault tire des airs inspirés d’AC/DC ou de Mötley Crüe de sa tonitruante guitare électrique en déambulant sur des kilomètres, parfois de la rue Peel à la rue Papineau.

Un harnais de fortune est utilisé pour accrocher ses amplificateurs, sa batterie électronique et ses pédales de distorsion.

Si vous voulez entendre le concert de ce Jimi Hendrix voyageur à la guitare en forme de hache, il faut le suivre. C’est ce que j’ai fait dimanche sur la Promenade Ontario, dans Hochelaga.

Orphelin sicilien

Cet orphelin né en Sicile, adopté par un Québécois qui était officier dans l’armée de l’air, a grandi dans différentes bases de l’armée canadienne.

« Pendant que je cirais les chaussures de mon père, j’ai entendu une guitare électrique à la radio et je l’ai demandée comme cadeau pour mes 8 ans », confie le musicien autodidacte, tout en effrayant les écureuils du parc Hochelaga en accordant sa guitare.

Le musicien accorde son instrument tonitruant dans le parc Hochelaga… qui fait peur aux écureuils !

Louis-Philippe Messier

Camelot, il économise pour acheter une Gibson Les Paul pour 500 $.

Il a dû mettre en gage cette merveille pour avoir quelque chose à manger lorsqu’il a quitté la maison à l’âge de 16 ans, en 1981, pour vivre à Ottawa.

« J’étais mal préparé à vivre en dehors de la base militaire », admet-il.

Ce fut un processus d’apprentissage difficile.

Après une dispute avec son père, ce fils prodigue ne peut plus rentrer chez lui.

Il loue des chambres ou dort dehors.

Accro à la cocaïne injectable, celui qui survivait en travaillant dans des restaurants pour se nourrir et quelques dollars est devenu l’une des premières personnes séropositives de la province en 1986, à l’âge de 21 ans, peu après son arrivée dans la métropole.

Et le spectre du Sida n’est pas sa seule inquiétude, car il devient aussi cardiaque.

“J’ai eu sept crises cardiaques l’année dernière, alors j’ai passé deux mois à l’hôpital : ils m’ont ouvert comme un poisson, plein de câbles partout dans le corps, pour mettre un nouveau cœur”, me raconte le miracle, désormais médicamenté. pour sa trithérapie et pour sa greffe.

“Le bon Dieu ne veut pas de moi et le diable a peur que je prenne sa place, alors ils m’ont laissé en vie !” plaisante ce survivant.

Son rêve pour 2025

Stabilisé dans un HLM, le presque sexagénaire a désormais la guitare pour seule passion.

« Mon état de santé ne me permet pas de travailler, mais je peux jouer. En 2025, je veux donner le plus de concerts possible, volontairement ou non», me dit-il tandis que ses airs de guitare résonnent sur la Promenade Ontario.

Certains passants suivent le rythme en secouant la tête.

Un admirateur vient le voir pour lui remettre 2 $.

Un admirateur vient remettre 2$ au guitariste en personne.

Louis-Philippe Messier

Les enfants, bouche bée, écarquillent les yeux.

« Je rêve d’enregistrer mes compositions dans un vrai studio, mais j’ai besoin d’aide : je ne suis vraiment pas doué pour m’organiser », avoue-t-il.

Y a-t-il parmi vous une fée marraine pour aider cet artiste survivant à réaliser son rêve en 2025 ?

Richard Archambault est joignable via sa page Facebook, dont la photo de présentation est une guitare araignée multicolore.


L’hiver n’empêche pas le guitariste de jouer dehors.

Louis-Philippe Messier

 
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