Françoise Hardy… – Rock&folk – .

Françoise Hardy… – Rock&folk – .
Françoise Hardy… – Rock&folk – .

La rose est sans pourquoi

Etes-vous contre le rythme ? Pour la romance ?l’a interrogé Mirei dans le spectacle Le Petit Conservatoire des années ORTF. « Je suis entre les deux», répondit le très jeune «Mademoiselle Hardy». C’était déjà ça, oui. La fille désarmante. Qui n’existe pas. Aucun être humain comme celui-là n’existe. Sauf elle. Une anomalie yé-yé ? Une brune à l’ère des blondes. Un compositeur parmi les interprètes. Un leader parmi les muses. Un amant sans amant. Une rose sans pourquoi… « La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu’elle fleurit. Elle ne se soucie pas d’elle-même, ne demande pas si quelqu’un la voit..

On a en tête l’image de cette jeune fille à l’air triste, assise dans la nacelle d’une grande roue, place de Clichy, les cheveux volant au rythme des allées et venues obsédantes du carrousel. Extrait du scopitone de la chanson « Tous Les Garçons Et Les Filles », produit par Claude Lelouchtous les éléments de la mythologie de Françoise Hardy sont déjà là : un regard mélancolique sur le monde et les relations amoureuses, seul au milieu de tout le monde, un positionnement en outsider, en dehors de ce qui se passait à l’époque.

Et puis ce charme, mélange de fragilité et d’élégance, d’absence, qui rendait fous ses contemporains et faisait d’elle l’icône d’une génération, celle de ses débuts et aussi de celles d’après. “Les chansons les plus désespérées sont les plus belles» disait Alfred de Musset Qu’est-ce que j’ai aimé citer ? Françoise Hardy lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle écrivait des chansons tristes. Elle a sublimé la mélancolie comme aucune autre et créé une œuvre unique, une œuvre refuge quand le spleen, le flou de l’âme noue la gorge.

Il y a quelques mois, nous parlions de la malédiction de la fermeture, de cette manie qu’ont certaines personnalités de mourir au moment où le magazine est sous presse. Quand Françoise Hardy enfilé son costume en lamé pour rejoindre les étoiles qu’elle avait appris à lire, la question ne se posait pas. On arrête les presses et on recommence tout à zéro. Voici notre hommage.

Retour sur Terre : en 1943, au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, Woody Guthrie Il écrit une chanson intitulée « Talking Hitler’s Head Off Blues » et décide ensuite d’afficher sur sa guitare un autocollant qui deviendra emblématique : « Cette machine tue les fascistes ». Beaucoup de ses disciples, Bob Dylan en tête, allaient faire du rock – musique de métissage – un vecteur de lutte contre le fascisme. Donovan arborerait même une guitare simplement ornée de « This Machine Kills », pensant naïvement que le fascisme était mort.

Aujourd’hui, le choix n’est pas si simple… Cette dissolution laisse deux options :
d’un côté l’orchestre péruvien avec bonnet et flûte de pan, de l’autre la fanfare militaire… ou Mireille Mathieu…pour reprendre la métaphore musicale, hein. A l’heure où des partis véhiculant des idéologies dont la date de péremption semble depuis longtemps atteinte – sans mot pour la culture – sont aux portes du pouvoir, peut-être serait-il bon de penser à l’oncle Boisé. Se dire que notre musique, qui a tant fait pour l’égalité, peut encore avoir son mot à dire. Que sa voix compte. Votons !

Vincent Tannières

Résumé

Mes propres disques

Olivier Lorquin par Stan Cuesta

Tête d’affiche

Penny Arcade de Matthieu Vatin
John Calé de Jérôme Soligny
Cage L’Éléphant par Romain Burrell
Michael Tête par Alexandre Breton
Sabrer par Jonathan Witt
Alan Véga par Alexandre Breton

Aux belvédères

Anguilles par Romain Burrell
Caleb Landry Jones par Éric Delsart
Rendez-vous par Thomas E. Florin
David Bowie de Jérôme Soligny
Richard Thompson par Nicolas Ungemuth

En première page

Françoise Hardy de Pierre Mikaïloff

 
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