Uune barrette à cheveux, seul motif sur la pochette du nouvel album, sorti ce vendredi. Une barrette fétiche restée célèbre depuis l’apparition de l’artiste dans l’émission de télécrochet « Nouvelle Star », qu’il a remportée en 2007. Des reprises décalées, un univers sugar pop acidulé : l’un des candidats les plus marquants à la tête d’une quinzaine d’années de carrière. années marquées par six albums vendus à 2 millions d’exemplaires et des tournées luxuriantes à l’Arena et au Zénith blindé.
Avant de passer à de nouvelles compositions personnelles, il reprend ici 23 chansons balayant tous les registres de la musique populaire, sans distinction.
Pourquoi cet album maintenant ?
Un premier flash aux quinze ans de cette « Nouvelle Star » qui a changé ma vie. Depuis plusieurs années dans mon téléphone, des bouts de reprises esquissés au piano ou au ukulélé. Et l’idée de remettre ça avec le même instinct de l’époque. Dix-sept ans plus tard, je m’amuse autant que lorsque nous votions un nom par SMS. Pas un jour où tout n’est pas amusant.
Vous avez déjà proposé des reprises lors de votre dernière tournée…
« Aimée » et sa tournée ont scellé la décision : l’album portait le nom de mes mères et grands-mères, je parlais de transmission, avec des chansons dédiées à un enfant dont je ne connaissais même pas encore l’arrivée. Durant les mois qui ont suivi, je suis devenu père, j’ai perdu ma mère et ma grand-mère.
Plutôt que de les évoquer de manière moins modeste, j’avais besoin de savoir différemment où j’en étais. Et de revenir pour la première fois sur ce qui m’a donné naissance aux yeux de ceux qui sont venus et viendront me voir. Tout en s’amusant.
Jusqu’à « Cuitas les bananes » de Philippe Risoli en tout cas…
Oui. C’est un grand écart dans lequel je me suis construit. D’une enfance où Risoli passait à la télé chez mes parents, où on écoutait Dalida à la radio. J’ai aussi grandi avec un amour infini pour Hélène Ségara, et ce fut une joie d’avoir chanté « Sarà perché ti amo » avec elle.
Et puis enregistrez aussi « A Happy Man », une des plus belles chansons françaises. Et n’oubliez pas qu’aux Beaux-Arts, j’ai écouté Jean-Louis Murat qui a été très important dans ma façon d’écrire. J’ai donc enregistré « The Fallen Angel », un des six titres bonus des versions vinyle (1). Six que je ne voulais pas laisser de côté après avoir choisi 23 chansons parmi la centaine de départ !
Aviez-vous un angle musical particulier pour travailler sur ces reprises ?
Essayer avec sobriété… Et est-ce qu’il se passe quelque chose ? Sur « Toutes les femmes de ma vie » de L5, c’est la guitare électrique, la voix et tout de suite cette ambiance « Thelma et Louise », très cinématographique. Sur « Pourvu qu’elles sont éclairs » de Farmer, c’est cette progression où je sens que, dépouillé, ce morceau pourrait être un crescendo d’une voix apaisée vers une finale criée. Nous voulions des sons chaleureux, un piano Rhodes ou Wurlitzer, des sons de guitare enveloppants pour un cocon, un refuge.
Pourquoi un duo avec Cabrel sur « A Happy Man » ?
C’est lui qui m’a donné envie de reprendre la guitare de mon grand-père, qui m’a donné envie de faire de la musique. Le voir accepter d’entrer en studio avec moi pour chanter la chanson de quelqu’un d’autre était une joie.
Comment est né celui avec Sharon Stone sur « Paroles, Paroles » ?
En 2008, j’ai fait un mini-concert au Festival de Cannes… dans l’indifférence générale. Sharon Stone arrive, me voit au piano et vient s’asseoir devant moi. Je l’ai raconté plus tard, elle l’a entendu, m’a envoyé un message sur Instagram. Et quand je suis en studio avec l’envie d’inverser les sexes du duo Dalida-Delon, je pense à elle. “J’aime l’idée”, a-t-elle répondu. Une incroyable journée d’enregistrement à Berlin où elle expose ses peintures.
« Die on stage » et « Moi… Lolita » sont les deux seules reprises de votre carrière chez « New Star » : pourquoi elles ?
Deux défis vocaux. Retrouver le même ton sur la chanson de Dalida où j’ai crié les derniers mots une octave au-dessus du reste. Je voulais savoir si je savais encore comment faire ! « Me… Lolita » où il y a beaucoup plus d’harmonies avec seulement des cordes, je l’ai fait en une seule prise comme dans « New Star », du crooner au cri.
Que diriez-vous aujourd’hui à ce jeune homme de 2007 qui postule au casting de la série ?
À une époque où l’on veut nous faire croire que l’impossible est partout, que chaque rêve est abandonné en une seconde, nos vies peuvent encore changer en une seconde. Qu’il faut se donner cette chance. En étant moi-même, en reprenant les chansons que je voulais comme je le voulais, j’ai gagné alors même que j’aurais dû être le plus effacé des candidats, celui qui y croyait sans doute le moins.
Quel spectacle tirerez-vous de cet album ?
Ça va être fou niveau mise en scène, ça fait un an que je bosse dessus ! Ne vous inquiétez pas : il y aura mes chansons que nous chanterons ensemble, de « Paris-Seychelles » à « Porto-Vecchio » et comme lors de la dernière tournée, des reprises à des moments surprenants.
Les gens de Cutback seront-ils toujours en vidéo ?
Toujours ! Quelle rencontre avec Greg [Grégory Lecourt, NDLR] et ses camarades… Travailler avec des gens qui ont un cœur d’enfant est un plaisir. Vous leur confiez vos idées les plus folles et ils les réalisent. Je vous laisse imaginer la folie qui alimentera encore davantage ce nouveau show.
En concert les vendredi 23 mai et 28 novembre 2025 à l’Arkéa Arena Bordeaux-Floirac (27 à 60 €), du vendredi 17 octobre au Zénith de Pau (27 à 65 €) et samedi 18 octobre au Patio de Boulazac ( 24) (de 37 à 75 €).
(1) Autres bonus : « Tous les garçons et filles de mon âge » (Françoise Hardy), « Qui saura » (Mike Brant), « Je te le promets » (Johnny Hallyday), « Elle est d’ailleurs » (Pierre Bachelet) et « Faites-moi une place » (Julien Clerc)
Doré en dattes
7 juillet 1982 Né à Alès (Gard) 2002 Création de son premier groupe Dig up Elvis (« Dig up Elvis ») 2006 Deuxième groupe : Les Jean d’Ormesson 13 juin 2007 Remporte la 5ème édition de la « Nouvelle Étoile » juin 2008 Premier album « Ersatz » Octobre 2013 « Løve », son troisième album se vend à plus de 400 000 exemplaires. Février 2015 Victoire de la musique (artiste masculin) 2017 Apparitions dans les saisons 2 et 3 de la série « Dix pour cent ». 4 septembre 2020 5ème album « Aimée »