Entre 1979 et 1987, Quincy Jones et Michael Jackson redessinent le visage de la pop

Entre 1979 et 1987, Quincy Jones et Michael Jackson redessinent le visage de la pop
Entre 1979 et 1987, Quincy Jones et Michael Jackson redessinent le visage de la pop

Mentor du chanteur Michael Jackson pour les albums « Off The Wall » (1979), « Thriller » (1982) et « Bad » (1987), le producteur américain Quincy Jones, dont le décès a été annoncé le 4 novembre, a remodelé le visage de pop moderne. Une collaboration qui reste la plus fructueuse dans les musiques populaires.

Créateur de succès planétaires, le producteur et trompettiste de jazz américain Quincy Jones a marqué son époque en s’imposant comme un compositeur hors du commun à la carrière maintes fois récompensée. Éclectique et travailleur acharné, Quincy Jones a sorti plus de 400 disques et remporté 28 Grammy Awards, accédant ainsi au statut de légende vivante.

L’un des hommes de l’ombre les plus influents de l’histoire de la musique, c’est aux côtés du chanteur Michael Jackson, à la fin des années 1970, qu’il éclate véritablement au grand jour et auprès du grand public en façonnant son son et sa production. issu de la trilogie discographique composée de « Off The Wall », « Thriller » et « Bad ». Les deux artistes changent alors de dimension et modifient le visage de la pop moderne.

« Hors du mur » (1979)

Quintessence d’un funk blanc à la fois sophistiqué et chatoyant d’un jeune homme de 20 ans au visage pas encore pâle, “Off the Wall” inaugure la collaboration la plus lucrative de la pop entre le producteur Quincy Jones et le chanteur Michael Jackson. Le cocktail épicé imaginé ici de soul, habillé de disco, de rock et enrobé d’une certaine guimauve parvient rapidement à séduire partout.

Cinquième album solo du précoce roi de la pop, « Off the Wall » constitue avant tout un nouveau départ pour Michael Jackson. Et révèle une voix aiguë un peu étrangère. Un mutant funk qui livre notamment l’irrésistible rouleau compresseur qu’est « Don’t Stop ’til You Get Enough ».

L’autre recette miraculeuse de cet album reste « Burn This Disco Out », dont la partition mêle Giorgio Moroder au funk de Earth, Wind & Fire et du Phily Sound. Un titre signé de l’Anglais Rod Temperton (ex-Heatwave) à qui l’on doit aussi la scie imparable qu’est « Rock With You ». Enfin, le tube imparable « Blame It On The Boogie », où Jones emballe la voix de Jackson avec de somptueuses harmonies vocales, complète ce premier set marquant.

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“Thriller” (1982)

Trois ans après « Off The Wall », le duo récidive pour ce qui reste encore aujourd’hui l’un des plus grands albums de l’histoire de la pop moderne. Ne serait-ce que par l’ampleur de ses ventes, plus de 104 millions, l’incunable « Thriller » de Michael Jackson reste une œuvre hors du commun. Cet album réalisé par Quincy Jones fait partie d’une trilogie phonographique qui a couvert et marqué les années 80. Un triptyque incroyable, dont « Thriller » est la véritable pierre angulaire.

Le roi de la pop se rêvait un Beatle noir, ses chansons confirment ses ambitions. Clin d’œil au « Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band » dans l’intro de « Billie Jean », duo avec Paul McCartney sur « The Girl Is Mine », Jackson et Jones démontrent ici en neuf morceaux leur volonté de synthétiser des racines musicales en noir et blanc. .

Et « Thriller » pulvérise absolument tout sur son passage quand tour à tour le groove infernal de « Beat It » incluant la guitare heavy metal d’Eddie Van Halen, « Wanna Be Startin’ Somethin’ », « Human Nature », « PYT (Pretty Young Thing) » et enfin le monumental « Thriller » succèdent à « Billie Jean ». Michael Jackson et Quincy Jones réalisent ici un coup de maître absolu, devenu depuis devenu une mythologie pop.

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« Mauvais » (1987)

Au-delà du fait que « Bad » continue de souffrir de la comparaison avec les deux précédents albums innovants de Michael Jackson, le disque complète tout de même très brillamment la collaboration avec Quincy Jones. Et permet à Bambi de s’affranchir définitivement de la tutelle des Jackson 5.

Cinq titres de « Bad », où opèrent la science et la magie du détail dans les arrangements de Jones, marquent particulièrement les esprits, outre le titre éponyme déjanté aux orgues déjantées : « The Way You Make Me Feel », l’inquiétant « Man in the Mirror » et le très puissant « Dirty Diana », un trésor en termes de design sonore.

Un album « concret », comme dirait Quincy Jones, qui correspond aussi au début de la propagation mondiale du virus « Moonwalker ».

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>> A lire aussi, l’hommage à Quincy Jones : La légende de la musique Quincy Jones est décédée à 91 ans

Olivier Horner

 
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