« Je suis devenu fou, presque maniaque, je n’ai pas dormi depuis deux mois… » – .

Père Noël, vous sortez enfin votre premier album solo, « Recommence-moi », après des tubes qui ont certainement fait monter la pression…

Il y avait deux temporalités. La première, c’était lors de l’écriture qui était… automatique. Vraiment, j’ai moi-même été surprise et je me suis découverte en même temps que j’écrivais. Et le double étonnement, l’effet « kiss cool » de tout ça (rires), c’est le dernier moment de déguisement pour rendre ces chansons plus pudiques et écoutables.

Pourquoi plus modeste ?

Pour moi, les retirer est un acte d’impudeur infinie !

Alors vous vous faites violence ?

Oui. C’est pourquoi il s’agit d’un véritable choix d’incarnation. Je me disais « non, non » et « Salted Popcorn » était le début du « oui ». Alors j’ai ouvert la porte au « oui » et il y a eu du succès… et ça continue de me surprendre. Et ce qui suit m’oblige à être à la hauteur de ces grands débuts.

Avoir ouvert cette porte du « oui », est-ce que cela vous stresse davantage ?

(sourire) Disons simplement que je n’ai pas besoin de trop prendre du recul. Et laissez-moi rester dans ce que j’appelle la douce mélodie du déni ! La seule chose à laquelle je m’accroche, c’est ce que j’aime, en faisant confiance à mes goûts. C’est ma seule lumière.

Ben Fourmi
Ben Fourmi
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Ben Fourmi
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Ben Fourmi

On a l’impression que tu es très timide… Alors que quand on t’écoute et te voit chanter, tu es super explosif…

Oui c’est vrai. Je ne me contient pas et je ne me dilue pas non plus. Mais c’est une éthique radicale que je m’impose. C’est un combat pour s’appuyer du bon côté, celui de la lumière. C’est un raisonnement un peu naïf, mais il y a beaucoup d’obscurité en nous et il est très facile d’y céder. C’est donc un combat pour être le Père Noël et non Satan ! Et il n’y a pas de deuxième degré dans l’explosion, je suis littéral. Je suis tout premier degré. Comme je l’ai dit, c’est se faire violence que de raconter son histoire au pied de la lettre et c’est un exercice que très peu font de manière contemporaine car il y a toujours le filtre de l’apparat, le regard de soi,… Et étant donné que ces chansons n’ont pas été écrits pour être écoutés, ça change tout parce que je ne parle pas de moi à l’autre, je raconte l’histoire sans ce filtre.

On parle de mots, mais il y a aussi de la musique. Vous avez tout fait et joué tout seul. Et c’est très rare…

Je m’amuse avec ça aussi. Et en plus, on a besoin de filles qui produisent de la musique et on a souvent tendance à déléguer ça parce qu’on est construits dans ce patriarcat qui fait que dès qu’on est technique, on délègue la science à l’homme. Et bien non…

N’avez-vous pas également besoin de tout contrôler de A à Z ?

Oui. L’envie est de raconter mon histoire dans son intégralité. Ensuite, j’ai la capacité de le faire. Alors j’en abuse au point de me rendre fou. Je suis devenu fou, presque maniaque, je n’ai pas dormi depuis deux mois… J’ai voulu proposer la meilleure version de ce que j’ai pu jusqu’au dernier moment.

Vous êtes originaire de la Côte d’Azur et pourtant vous êtes un peu amoureux de Bruxelles, non ?

L’été dernier, place de la Bourse, vous avez été soulevé avec votre piano par une grue et vous avez chanté « Salted Popcorn » à 40 mètres de hauteur… J’adore Bruxelles et je ne peux pas expliquer pourquoi. Mais il y a une folie ici. Souvent, les montagnards disent que la Belgique a un deuxième diplôme, etc. Je ne le trouve pas du tout ! Je trouve que la Belgique a un premier degré dans sa folie. Et cette douce folie laisse encore ouvert l’horizon des possibles. Il est cultivé individuellement. Et mes rencontres belges sont toujours aimables. J’ai très peu de honte, alors qu’en France, c’est la norme ! (sourire) Par exemple, pour cette grue, j’avais tellement de sourcils français haussés que je me suis dit : « Je change de nationalité ! ». Cela m’a énervé !

Vous finirez par obtenir cette nationalité belge…

J’y travaille! (sourire)

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