La radio libre Happy radio, anciennement Bergerac 95, a bien failli disparaître en 2021. Avec la possibilité d’émettre prochainement sur 80% du département, elle affiche de sérieuses ambitions
Belles histoires du dimanche
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Infos, musique et bonne humeur toute la journée au coeur de la Dordogne. Voici, simple et efficace, la ligne éditoriale de Happy Radio, anciennement Bergerac 95. Diffusée sur Internet et sur la bande FM à Bergerac, à Périgueux et, à partir de septembre, à Sarlat, elle est l’une des rares radios locales à ayant conservé sa place sur les ondes, après les multiples désastres des radios libres nées dans les années 80.
Recherché par l’ancien maire de Bergerac Michel Manet, cqui s’appelle alors Bergerac 95, surfe à l’époque sur la vague de légalisation des radios pirates. Son format associatif promettait les valeurs communes à ses confrères : proximité, indépendance, réactivité, simplicité. Elle souffrait également des mêmes fragilités, une gestion locale par des bénévoles, des ressources dépendantes de recettes publicitaires aléatoires et, dans son cas, d’un soutien financier de la municipalité nécessaire mais incertain.
En ce début d’année 2021, après 40 ans d’aventure, en pleine crise sanitaire, c’est la plongée. Dans un contexte de recadrage budgétaire et de réorientation politique, l’équipe municipale de Jonathan Prioléaud réduit les subventions de Bergerac 95 de 35 000 euros. Les subventions de 100 000 euros initialement diminueront de 25 000 euros chaque année pour disparaître en 2024. Dans la tourmente financière, l’association menace de sombrer. En février, les deux journalistes dont les pages d’informations locales crédibilisent la radio ont été mises au chômage partiel. La radio tente de trouver des fonds via une collecte de fonds en ligne.
Fin mars 2021, l’agence de communication et de publicité Happy Média de Rodolphe Karmazyn, un habitué des radios libres, devient associé et prend la direction de Bergerac 95. Il était temps, la radio menaçait de déposer le bilan. Dans la foulée, la radio perd son aspect associatif et devient une entreprise, elle change son nom en Happy Radio. La direction sépare l’un des deux postes de journaliste, renouvelle l’équipe, injecte des fonds, investit dans de nouveaux locaux et obtient le droit d’étendre sa zone de diffusion à Périgueux et à partir de septembre à Sarlat. De locale, la radio devient presque départementale. 80% du territoire sera couvert.
Opération choc pour Happy Radio, qui retrouve un second souffle en 44 ans. “La radio locale, régionale ou départementale a de très très beaux jours devant elle» sourit Rodolphe Karmazyn. “Nous sommes dans un monde globalisé, sans frontières, il y a une perte de repères, et les gens ont besoin de se raccrocher à ce qui se passe près de chez eux, sur leur territoire..» Un avis partagé par Corentin, l’hôte. “Nous sommes dans une petite ville, dans un petit endroit. Je veux que les gens comprennent que nous nous connaissons tous. Nous pouvons tous créer des liens, d’une manière ou d’une autre, et la radio peut être un vecteur de lien.« .
Sans oublier qu’investir dans un nouveau territoire, c’est trouver de nouveaux annonceurs. Une mission spécialement confiée à un deuxième commercial nouvellement recruté. “Ce qui est nécessaire pour une radio privée, c’est qu’elle puisse s’autofinancer. C’est la publicité, le nerf de la guerre« . Une technique parfaitement maîtrisée par ce spécialiste de l’espace publicitaire sur les radios.
En matière de publicité locale sur un territoire comme la Dordogne, il y a effectivement de la place pour un acteur qui est, comme nous, local, avec une offre départementale.
Aujourd’hui, les animateurs, le journaliste et quelques conseils techniques permettent à Bergerac 95 de diffuser chaque semaine plus de 200 actualités et reportages locaux. Les partenariats avec les clubs sportifs, les institutions et autres médias locaux ont été renouvelés et les annonceurs commencent à manifester leur intérêt. Des médias qui survivent sont toujours une bonne nouvelle pour le pluralisme. Happy radio s’écoute sur 95 MHz à Bergerac, 100,4 à Périgueux, elle s’écoute, se regarde et aussi lit dans des articles sur internet.