L’exposition métal rugit à la Philharmonie de Paris : Actualités

L’exposition métal rugit à la Philharmonie de Paris : Actualités
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Le métal amène ses bottes cloutées et ses gros riffs à la Philharmonie de Paris, via une exposition-événement, entre basse en forme de hache et, plus inattendu, une sculpture de Rodin, du vendredi au 29 septembre.

. “Alien”, guillotine

Pour commencer, un incontournable et une surprise. Sous une vitrine, se trouve la guitare emblématique de Tony Iommi, de Black Sabbath. Ce groupe originaire de Birmingham (Angleterre) est au tournant des années 1960-1970 la matrice de ce genre musical, qui s’écrit donc sans accent.

Et juste à côté, une sculpture, « L’Idole éternelle », une version en plâtre patiné (1889) prêtée par le musée Rodin à Paris. Black Sabbath s’en est inspiré, avec deux acteurs posant selon l’œuvre, avec des corps peints couleur bronze, pour la couverture de « L’idole éternelle » (1987).

L’exposition traverse ainsi les ponts entre le métal et d’autres univers. Qu’elles soient classiques, comme ces couvertures inspirées des tableaux de Jérôme Bosch ou Goya, ou tendances science-fiction, avec Hans Ruedi Giger, créateur des monstres de la franchise cinématographique « Alien ».

“Le chanteur de Korn lui a commandé un pied de micro”, a expliqué à l’AFP Milan Garcin, historien de l’art et l’un des commissaires de l’exposition.

Sont également exposés la guillotine de scène d’Alice Cooper et la célèbre hache de basse de Gene Simmons, de Kiss, parmi les 500 objets exposés.

. Antéchrist, chanteurs

L’exposition s’intitule « Metal, Diabolus in musica », un clin d’œil à l’imagerie sataniste véhiculée (et à un album du groupe Slayer).

« A la fin des années 1960, en Angleterre ou aux USA, la société était très marquée par la religion, le christianisme, c’était un lourd fardeau pour la morale et le métal, à l’opposé, cherchait à échapper à ces contraintes » analyse Milan Garcin.

Les références à l’apocalypse et aux provocations abondent. Le chef du groupe Behemoth apparaît comme un antéchrist, tenant dans ses mains un Christ miniature en croix transformé en fronde.

L’exposition dénoue également les fils des différentes familles de métaux. Son catalogue, coédité par la Philharmonie et Gründ, évoque le « funk metal » du groupe afro-américain Living Color.

Les visiteurs débutants découvriront le métal symphonique. Une frange où les chanteurs étaient mis en valeur. “C’est bien, mais ça ne doit pas occulter les femmes à la pointe du death, du hardcore, du black”, des branches dites extrêmes, énumère pour l’AFP Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie, chercheur sur les musiques métal, également commissaire de l’exposition. Tatiana Shmayluk dirige Jinjer, un groupe ukrainien du label Napalm Records.

. Afrique, climat

Le metal a ses propres festivals, comme le Hellfest en France (180 groupes, 240 000 festivaliers en 2023) mais s’infuse aussi ailleurs. Ainsi, les Francofolies de La Rochelle proposent depuis plusieurs années une soirée métal.

“Certaines barrières sont tombées pour le heavy metal ou le thrash metal, qui sont entrés dans la pop culture, on pense à +Stranger Things+”, décrit Milan Garcin.

La chanson « Master of Puppet » de Metallica (1986) a été incluse dans cette série à succès. Un titre pur métal, à la structure complexe, bien loin de la ballade « Nothing else Matters » qui permit à Metallica d’apparaître en prime time à la radio en 1991.

Et non, les artistes ne viennent pas uniquement des continents européen ou américain (au sens large puisque Sepultura est originaire du Brésil). « Le métal existe partout, avec des acceptations et des représentations différentes, liées à la culture locale », explique Corentin Charbonnier.

Le groupe Arka’n Asrafokor est né au Togo et une partie interactive de l’exposition permet d’écouter des collectifs comme The Hu, formé à Oulan-Bator en Mongolie. L’accent est également mis sur la contre-culture marocaine, une communauté du Botswana qui adopte les codes vestimentaires métalliques américains.

Enfin, « Metal, Diabolus in musica » rappelle que le métal touche aussi à des thématiques actuelles, comme « Global warming » (2005), un titre sur le réchauffement climatique de Gojira, groupe français à l’aura internationale.

 
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