Sa dernière opportunité est arrivée

Le Grand Prix de Barcelone approche à grands pas. Avec lui, de la pression pour ceux qui jouent encore pour le titre mondial MotoGP, et aussi, une occasion particulière pour un pilote tout aussi spécial. C’est la dernière fois que l’on verra Aleix Espargaro au départ d’une course en tant que pilote titulaire, et comme si tout cela était écrit depuis longtemps, cela se déroulera dans son jardin. Là où il a échoué, là où il a gagné.

L’histoire n’est pas terminée

Alors qu’il occupe actuellement la 11ème position du classement général, Aleix n’a plus rien à jouer, plus rien à prouver. Il est difficile de trouver une motivation potentielle qui justifierait une débauche d’énergie à Barcelone, à l’exception de deux éléments assez clairs : premièrement, le fait que tout cela se passe en Catalogne, le circuit de sa vie, qu’il connaît depuis qu’il est petit. Ensuite, la solidarité dont il fait preuve envers le peuple valencien à qui est destinée cette ultime course. Malgré une fin de saison anecdotique, peu aidée par la compétitivité en baisse d’Aprilia depuis le début de la tournée outre-mer, Aleix a des raisons légitimes de se donner. Maintenant, d’autres pilotes jouent encore quelque chose. Et ils ne vont pas laisser Aleix Espargaro les dépasser simplement parce qu’il est originaire de la région.

La question est simple : pourra-t-il, une nouvelle fois, réussir à se distinguer lors de son Grand Prix ? Analysons tout cela.

Le der, avant de rejoindre l’équipe d’essais Honda. Photo : Michelin Motorsport

Un exploit en vue ?

Il y a de bonnes raisons de penser que oui, il peut le faire. Gagner, peut-être pas, mais réaliser une bonne performance est plausible.

L’Aprilia RS-GP est traditionnellement à l’aise sur cette pistesurtout parce qu’il a moins d’adhérence que les autres. Il est difficile de savoir si les basses températures aideront considérablement la firme Noale en Catalogne, mais en tout cas, lors des deux dernières éditions du Grand Prix disputées au printemps, elles y ont été très rapides. Le RS-GP23, le modèle de l’année dernière, était là encore plus que le GP-24, pour une raison qui semblait assez étrangère aux pilotes d’ailleurs. Pourtant, au début de l’année, Aleix Espargaro a réussi à décrocher la pole position ainsi que la victoire au Sprint, sa dernière pour le moment.

Soutenu par son public, il y a toujours été à son aise. Les plus sages d’entre vous se souviendront forcément de ce podium en 2 lors de la saison 2011, le seul de sa carrière dans cette catégorie. Ensuite, il y a eu cette pole avec Suzuki en MotoGP lors de la campagne 2015, la première de la marque depuis son retour aux affaires. Mine de rien, il devançait sur la grille un jeune et fougueux Maverick Vinales, preuve de son talent..

L’ère Aprilia a mis beaucoup de temps à se développer, mais à partir de 2022, elle est toujours d’actualité. Je ne m’étendrai pas sur cet incroyable échec à un tour de la fin, encore une fois, après être parti de la pole position.. Puis, en 2023, revanche complète, avec la double victoire au Sprint et lors de la course dominicale. Il avait été intraitable là-bas.

événement MotoGP

L’Aprilia souffre de la chaleur, les températures plus basses promises à Barcelone pourraient aider. Photo : Michelin Motorsport

Si on se base sur les épreuves passées, c’est clair, il est l’un des meilleurs sur cette piste et reste un danger pour le podium. Oui, son âge joue en sa défaveur, mais il a déjà prouvé qu’il est meilleur quand personne ne l’attend et puis finalement, Aleix était déjà « vieux » quand il a gagné cette saison.

Une tâche plus compliquée qu’il n’y paraît

Mais il ne faut pas paniquer car en l’espace de quatre mois, tout a changé. C’est bien de se rappeler queEspargaro n’est pas dans une bonne dynamique, tout comme Aprilia. Difficile donc d’imaginer quelqu’un qui n’est plus dans le top 5 depuis le Sprint en Autriche venir s’imposer devant des grands. Ducati n’a fait que progresser pendant cette période. Aujourd’hui, on voit très clairement la différence entre le duo Martin/Bagnaia et les autres, à chaque course, sans même évoquer les menaces que représentent Bastianini et Marc Marquez.

De plus, rappelons que sa victoire en Sprint cette saison est l’une des plus chanceuses que nous ayons eu l’occasion de voir. Brad Binder, parti devant, s’est effondré. Ensuite, Raul Fernandez a également perdu la tête. Puis, de manière inattendue, la roue avant de Pecco Bagnaia a dérapé dans le dernier tour de l’épreuve alors que la victoire lui était promise. Un véritable cadeau des dieux du MotoGP, en quelque sorte. Honnêtement, je pense qu’il y a très peu de chances qu’un tel concours de circonstances se reproduise.

Il va manquer au MotoGP, mais j’aurai l’occasion de lui rendre hommage plus tard. Photo : Michelin Motorsport

Conclusion

Je n’exclus en aucun cas Aleix Espargaro des débats de ce week-end, mais ce sera peut-être un peu court pour la victoire. Selon moi, le vrai danger réside dans les qualifications. L’Aprilia, même si elle était en dessous lors de cette tournée asiatique, s’est souvent bien qualifiée entre les mains de Maverick Vinales, de manière assez inexplicable (troisième au Japon et en Australie) qui plus est. Sa vitesse sur un tour est toujours intéressante et sur une piste favorable comme Barcelone, cela pourrait s’avérer payant.. D’autant que l’arme numéro 1 d’Aleix Espargaro est bel et bien cette vitesse en qualifications, il est l’un des rares pilotes à totaliser plus de poles que de victoires en MotoGP.

Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez, alors, dites-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et non de l’ensemble de la rédaction.

Photo de couverture : Michelin Motorsport

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV « Stoner dit que Ducati fera tout pour conserver le numéro 1 ? Je leur suis reconnaissant de m’avoir donné les mêmes outils pour me battre.
NEXT “Mardi, je piloterai pour la première fois une Ducati GP25, avec envie”