AA / Paris / Ümit Dönmez
Les déclarations de Louis Sarkozy, fils de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, lors d’un entretien sur LCI le 26 septembre, continuent d’agiter l’espace public. « Laissez-les tous mourir. Israël fait ici le travail de l’humanité », a-t-il déclaré, déclenchant une avalanche de critiques.
Sans détour, Louis Sarkozy a justifié les pertes civiles dans les opérations militaires israéliennes contre le Hamas et le Hezbollah, en déclarant qu’il était « nécessaire » d’empêcher les terroristes de se cacher derrière les civils.
Interrogée par Anadolu, la journaliste franco-algérienne Meriem Laribi a réagi avec fermeté : « Ce que dit Louis Sarkozy est ignoble. Dire : “Israël fait l’œuvre de l’humanité” au moment où cet État colonial commet un génocide en Palestine et terrorise le Liban en tuant sans discernement des civils, dont des centaines de femmes et d’enfants, constitue un renversement total des valeurs morales.»
« Par ailleurs, quelle est la légitimité de Louis Sarkozy ? Au nom de quoi ce jeune homme est-il invité à commenter ce qui se passe au Moyen-Orient sur une chaîne d’information ? Ce n’est qu’un nouveau toutologue venu insulter le bon sens et l’intelligence du public français et invité à le faire simplement parce qu’il est le fils du président de son père. Les téléviseurs français sont devenus des rendez-vous publics du népotisme et de l’oligarchie parisienne, impérialiste et colonialiste. et pro-israélien », a ajouté le journaliste, auteur de nombreux articles sur la Palestine.
François Burgat, ancien directeur de recherche au CNRS, a également réagi aux propos de Louis Sarkozy dans une déclaration à Anadolu.
Il a souligné que le statut de « fils de » l’ancien président de la République ne conférait pas à Louis Sarkozy une légitimité politique ou intellectuelle suffisante pour débattre de sujets aussi complexes.
Selon lui, « la récente vague de crimes commis par les Israéliens semble avoir fait tomber les dernières barrières de la haine sectaire et libéré les discours racistes banals ». Il a également pointé du doigt des personnalités publiques telles que Kamala Harris, qui, selon Burgat, « s’est réjouie de l’assassinat de Hassan Nasrallah ».
Burgat a critiqué l’accent mis sur des événements historiques comme l’attaque du Drakkar pour justifier des attitudes haineuses aujourd’hui.
Il s’interroge sur le fait que ce type de discours sélectif ne s’applique pas à d’autres conflits où des Français ont été tués, comme lors de la guerre d’Algérie. « Pourquoi nos voisins méditerranéens ne sont-ils pas davantage obligés de « tous mourir » ? s’est-il demandé, dénonçant une incohérence dans les positions politiques actuelles en France.
Sur les réseaux sociaux, la réaction des internautes a été tout aussi vive. Certains ont dénoncé l’interlocuteur, liant la présence sur LCI de Louis Sarkozy à sa situation familiale, tandis que d’autres ont évoqué un soutien implicite à Israël. Des messages de soutien ont également émergé, rappelant les attaques meurtrières du Hezbollah contre les forces françaises dans les années 1980.
Ces commentaires interviennent dans un contexte de situation humanitaire catastrophique en Palestine et au Liban.
Depuis le 23 septembre, l’armée israélienne a lancé une attaque contre le Liban, qualifiée de “la plus violente et la plus étendue” depuis le début des affrontements avec le Hezbollah il y a environ un an, faisant au moins 1.057 morts. dont des enfants et des femmes, et 2 950 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Ces craintes se sont renforcées après qu’Israël a assassiné plusieurs dirigeants du Hezbollah, dont le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, lors d’une frappe aérienne vendredi soir, au cours de laquelle 85 tonnes de bombes ont été utilisées sur une cible dans la région de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. , un fief du Hezbollah.
Depuis le 8 octobre 2023, les factions libanaises et palestiniennes au Liban, notamment le Hezbollah, échangent des bombardements quotidiens avec l’armée israélienne de l’autre côté de la « Ligne bleue », faisant des morts et des blessés des deux côtés, principalement du côté libanais. .
Pour rappel, les bombardements israéliens se poursuivent depuis plus de 11 mois dans la bande de Gaza, suite à une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023. Plus de 42 050 Palestiniens, principalement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre. menée par Israël, et plus de 95 000 autres blessés, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.
Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza.
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