Revirement en sur ces pesticides toxiques pour les abeilles ?

Revirement en sur ces pesticides toxiques pour les abeilles ?
Revirement en France sur ces pesticides toxiques pour les abeilles ?

Le Sénat va étudier, dès lundi, un projet de loi visant à réautoriser certains pesticides toxiques pour les pollinisateurs.

Produits interdits en , mais utilisés ailleurs en Europe.

Au cœur du débat : l’acétamipride, utilisé notamment sur les betteraves ou les noisettes.

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Le débat promet d’être gagné. Dès ce lundi 27 janvier, les sénateurs se penchent sur un projet de loi (PPL) visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » (nouvelle fenêtre). Pris par les sénateurs Laurent DUPLOMB (LR) et Franck Menonville (Union centriste) Le texte prévoit de suspendre ou d’alléger plusieurs normes sur les mégabassines (nouvelle fenêtre)bien-être animal, protection des zones humides et pesticides.

Parmi les dispositions les plus marquantes : un assouplissement de la législation autour des néonicotinoïdes toujours autorisés (nouvelle fenêtre) au sein de l’Union européenne. Des pesticides toxiques pour les pollinisateurs interdits en France, mais toujours utilisés en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Estonie ou en Croatie. Particulièrement visé par les deux sénateurs : la réintroduction de l’acétamipride, banni des cultures françaises à partir de 2020, mais autorisé sur le marché européen jusqu’en 2033. Ce produit est particulièrement utilisé par les producteurs de sucre de betterave. (nouvelle fenêtre) et noisette.

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“La France a surtransposé” Les règles européennes, a déclaré Laurent Dupumb lors d’une conférence de presse avec les responsables de la FNSEA sur le sujet. « Il suffit de revenir à ce que savent nos concurrents, sinon nous avons une concurrence déloyale »a estimé le sénateur. Un enjeu de « souveraineté » alimentaire pour l’élu qui craint de voir « Des pans entiers de la production agricole » disparaître, mais qui fait largement débat.

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Agriculture contre biodiversité ?

Du côté des producteurs, les syndicats majoritaires FNSEA et les jeunes agriculteurs ainsi que la coordination rurale réclament le retour de l’acétamipride. Ils assurent que les professionnels de la noisette et de la betterave ont vu en quelques années leur production chuter, leurs cultures étant devenues plus fragiles face aux insectes nuisibles. « Pour les noisettes, la France autorise un seul pesticide, contre huit dans le reste de l’UE et 240 en Turquie »a déploré auprès de l’AFP Jérôme Bissières, vice-président de l’Association nationale des producteurs de noisettes. Selon lui, « La moitié des producteurs sont au bord de la faillite et certains sont prêts à commettre l’irréparable ».

Des affirmations niant les ONG environnementales. Générations futures (nouvelle fenêtre) Assure que dans la filière noisette, 12 produits insecticides sont autorisés, selon les données du catalogue des produits phytopharmaceutiques de l’EPHY. Par ailleurs, l’association pointe le danger des néonicotinoïdes, des produits chimiques qui “Attaquer le système nerveux des insectes, entraînant un déclin des populations, y compris les organismes non-câbles”, comme les insectes pollinisateurs (nouvelle fenêtre)indispensable à la biodiversité.

France Nature Environnement dénonce de son côté une PPL (nouvelle fenêtre) répertorié « Un ensemble de régressions environnementales qui mettent en danger la santé humaine » Alors que la France est « Déjà le 2ᵉ plus gros consommateur de pesticides et le deuxième pays qui autorise le plus de pesticides en Europe ». Enfin, l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) (nouvelle fenêtre) pointer un « Un projet de loi, dicté par certains intérêts agro-industriels, inacceptable »s’assurer qu’elle ne le fait pas “Ne le lâche pas”, rappel « La très forte toxicité des insecticides néonicotinoïdes ».

Désaccords au sein du gouvernement

La question est si sensible qu’elle divise même le gouvernement. Contactée par TF1info, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, n’a pas souhaité commenter le sujet, mais en novembre dernier, alors qu’elle était membre du gouvernement de Michel Barnier, censuré depuis, elle avait estimé que les pesticides autorisés en Europe devraient « Être aussi en France ». “Le débat aura lieu au Parlement (…), c’est une question compliquée, mais je me place résolument du point de vue des producteurs, je ne veux pas laisser les producteurs dans le désarroi, voire le désespoir des perte de leurs secteurs », avait également déclaré le ministre.

Une position contre laquelle s’est élevée la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher qui maintient ses déclarations faites en décembre dernier, lorsqu’elle s’était prononcée contre la réintroduction des néonicotinoïdes dans la loi française. Le ministre estime qu’il s’agit d’un « Fausse solution »tandis que l’acétamipride est suspecté d’avoir un effet perturbateur endocrinien, d’être un neurotoxique avec développement avec possibilité de se retrouver dans l’eau de boisson pour s’infiltrer.

Son ministère assure à TF1info que «Pour répondre aux préoccupations des agriculteurs, elle a fait des propositions opérationnelles au niveau européen qui vont dans un véritable sens d’accélération de la recherche de solutions pour contrôler la concurrence déloyale. ».

Vers une procédure parlementaire accélérée ?

C’est donc désormais aux parlementaires de trancher la question. Laurent Dupumb, lui, a demandé à Matignon une procédure accélérée pour son projet de loi, qui limiterait les débats à un vote par chambre. Si le texte a pu être validé par le Sénat, puisqu’il a été co-signé par 192 élus de la chambre haute – soit plus que la majorité absolue –, c’est à l’Assemblée nationale que les débats pourraient s’ouvrir entre la gauche et la droite.

“A l’Assemblée, ça va être difficile”, a reconnu le porteur de la PPL en espérant que son texte ait « Infusé dans les esprits ». De hautes discussions devraient être engagées dans les prochaines semaines alors que le gouvernement n’a pas rendu son arbitrage, notamment sur la question de la réautorisation de l’acétamipride, un “Cas” Pour Laurent Dupumb. De leur côté, les ONG environnementales espèrent que le texte restera “Oubli”.


Annick Berger

 
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