Un projet d’usine de paracétamol près de Toulouse qui suscite une levée de boucliers auprès des riverains. Vous souvenez-vous du Covid ? Avait-il manqué un masque ? Gel? Vaccins? Mais aussi du paracétamol ? A tel point que la délocalisation industrielle a été au cœur de l’élection présidentielle de 2022.
Or, en 2023, nous avons eu de nouvelles pénuries, conduisant à de nouveaux rationnements du Doliprane, devenu plus rare que l’or, grand plan de relocalisation en 2023 des 50 médicaments prioritaires. Nous sommes en janvier 2025 et nous avons enfin un beau projet français soutenu par l’État à hauteur de près de 4 millions et par la région Occitanie à hauteur de 4,2 millions.
Un projet écologique et innovant, qui, avec des réservoirs 10 fois plus petits, devrait générer 33 fois moins de déchets qu’un processus traditionnel. Un projet qui sera implanté sur une friche industrielle donc sans nouvelle construction. Et bien : ce projet devrait produire 40% de notre consommation nationale !
Voulons-nous une France muséale ou une France innovante ?
Mais il y a eu une levée de bouclier d’un comité de quartier inquiet que le site soit classé Seveso, c’est-à-dire à risque. Sauf que si le site est classé Seveso, c’est parce qu’il a choisi de stocker une partie des matières actives nécessaires à la fabrication du paracétamol. C’était ça ou faire rouler toute la journée un flot de camions bruyants et polluants pour approvisionner l’usine. Gageons que les camions n’auraient pas mieux plu aux riverains.
Ce futur site est situé non loin de l’ancienne usine AZF. Lors de son explosion en 2001, elle a tué 31 personnes. Cet accident est une blessure dans la mémoire des Français et des Toulousains et nous ne pouvons pas le minimiser. Mais soyons francs, on aurait pu installer cette usine n’importe où, cela aurait été un tollé.
Comme il y a un tollé à chaque fois que nous essayons de construire une prisonprolonger une ligne à grande vitesse, un RER ou un métro, compléter un tronçon d’autoroute ou encore installer une éolienne. Les grands projets, c’est bien tant qu’ils ne sont pas dans mon jardin… La question est : veut-on une France muséale ou une France innovante ? Une France dépendante ou une France souveraine ? Dans ce monde instable, assurer notre souveraineté semble être une bonne idée.
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