l’essentiel
Un particulier de 65 ans, soupçonné d’avoir perçu frauduleusement près de 17 000 € de RSA sans résider en France mais en Turquie, a été jugé ce lundi 20 janvier par le tribunal correctionnel de Narbonne.
Dans la région de Narbonne, 85 personnes sont recherchées par la justice pour avoir perçu frauduleusement des prestations sociales de la Caisse d’allocations familiales de l’Aude parce qu’elles ne résident pas en France mais séjournent à l’étranger. La fraude aux prestations sociales, dont la lutte contre est devenue l’un des axes prioritaires de la politique pénale du parquet de Narbonne.
C’est cette arnaque qui s’est invitée à l’audience du tribunal correctionnel de Narbonne ce lundi 20 janvier où un homme de 65 ans était poursuivi pour avoir touché, entre le 1er septembre 2019 et le 31 octobre 2022, pour près de 17 000 €. du RSA (revenu de solidarité active) en faisant de fausses déclarations sur une domiciliation en France.
Tout commence en septembre 2019 lorsque la caisse d’allocations familiales de l’Aude constate que la déclaration du mis en cause se fait sur Internet depuis la Turquie. Grâce à son logiciel interne et en l’absence du particulier utilisant un VPN (logiciel permettant de protéger son activité en ligne), l’organisme social décide alors de procéder à un contrôle approfondi de cet homme qui a travaillé une trentaine d’années en France. mais qui semble vivre en Turquie depuis une dizaine d’années. L’absence d’activité bancaire en France et l’examen des passeports des prévenus ont fini par convaincre la Caf qu’il s’agissait bien d’une arnaque et une plainte a été déposée en septembre 2023. Un mandat de recherche est alors établi sous l’autorité du parquet de Narbonne. bureau et l’individu est arrêté le 1er octobre 2024 alors qu’il vient d’embarquer sur un bateau dans le port de Marseille en provenance d’Ankara en Turquie. Des faits que le principal impliqué dans cette affaire avouera en garde à vue.
Les déclarations de l’étranger ont explosé pendant la crise du Covid
Dans son réquisitoire, le procureur de Narbonne, Éric Camous, a rappelé toutes les difficultés pour la justice française à pouvoir juger ces fraudes menées depuis l’étranger et qui se sont accélérées au moment de la crise sanitaire lorsque les frontières ont été fermées et que les casseurs ne pouvaient plus traversent la France pour faire leurs déclarations.
Et dans ce cas précis selon le procureur de la République, si le prévenu revenait en France – ce qui est rare dans ce type d’affaires – c’était bien pour nuire indûment “l’argent communautaire”. Le parquet a ainsi requis pour ce dernier une peine d’un an d’emprisonnement sans mandat de dépôt ainsi qu’une interdiction de revenir en France afin de « pour envoyer un message fort et faire réfléchir à deux fois ceux qui voudraient commettre une fraude d’un simple clic ».
-Partie civile dans cette affaire, la Caisse d’Allocations Familiales de l’Aude réclamait, outre le remboursement des sommes frauduleusement perçues auprès du conseil départemental, gestionnaire du versement du RSA, des réparations pour préjudice matériel et moral à hauteur de 1 000 € ainsi que à titre de remboursement de frais de justice de 1 500 €.
Pour sa défense, l’avocat du prévenu a voulu minimiser l’ampleur de la fraude. « Il a travaillé 27 ans en France ; il n’est pas devenu riche parce que ces allocations ont servi à payer les études de ses enfants ; il est tombé dans la facilité face à une situation financière difficile » a-t-elle plaidé avant de demander la clémence du tribunal.
Finalement, dans son verdict, le tribunal de Narbonne l’a condamné à un an de prison avec sursis, avec obligation de restituer les sommes indûment perçues ainsi que 1 000 € à la Caf pour matériel et moral. Il devra finalement payer 1 800 € de frais de justice engagés par l’organisme social et le conseil départemental de l’Aude.
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