Après avoir communiqué début janvier sur les exportations d’électricité, le gestionnaire du réseau RTE a publié le 20 janvier de nouvelles données sur la production d’électricité en 2024.
95% d’électricité bas carbone en 2024
Après plusieurs années de production « contrariée » (corrosion sous contrainte pour les tranches nucléaires, sécheresse affectant le secteur hydraulique…), la production électrique en France métropolitaine a atteint 536,5 TWh en 2024son niveau le plus élevé des 5 dernières années (proche du niveau annuel moyen de la période 2014-2019), selon les dernières données de RTE.
Cette hausse de production vient de toutes les filières bas carbone : le nucléaire, qui aurait représenté près de 67,4% du mix national en 2024 (avec 361,7 TWh produits) mais aussi l’hydroélectricité (qui a connu son niveau de production le plus élevé depuis 2013 avec 74,7 TWh). générée l’année dernière, soit 13,9 % de la production en France métropolitaine en 2024).
Viennent ensuite l’éolien (46,6 TWh, soit 8,7 %) et le solaire (23,3 TWh, soit 4,3 %). A noter que la production solaire a pour la première fois dépassé la production totale d’électricité d’origine fossile l’an dernier (19,9 TWh, avec une baisse de près de 40 % de la production des centrales à gaz).
Source : Chiffres clés de la production électrique française en 2024 RTE – Graphique : Selectra
Ainsi, la production française bas carbone a « atteint pour la première fois le seuil des 95 % de l’électricité produite en France », signale RTE. Au total, l’intensité de la production électrique française, déjà l’une des plus faibles au monde, a diminué de près d’un tiers en 2024, pour ne représenter que 21,3 g de CO2 éq/kWh (avec des émissions annuelles du secteur s’élevant à 11,3 Mt CO2 éq).
-Solde net des exportations d’électricité : + 89 TWh
Pour rappel, RTE avait déjà communiqué début janvier sur le record historique d’exportations nettes d’électricité battu par la France en 2024 : + 89 TWh, contre + 77 TWh pour le précédent record de 2002 (et + 50,1 TWh en 2023). .
Ce record est naturellement lié aux hausses de production évoquées plus haut mais aussi à une demande limitée : « La consommation électrique française reste faible, dans la tendance baissière des 10 dernières années sous l’effet d’une meilleure efficacité énergétique des équipements, renforcée par la hausse des tarifs et les actions de sobriété mises en place en 2022 et maintenues depuis par les Français. ».
Cette faible consommation contraste avec les prévisions traditionnelles d’évolution de la demande : la stratégie bas carbone de la France repose en effet sur l’électrification des usages, c’est-à-dire sur une augmentation de la consommation électrique.
RTE communiquera les données de consommation définitives et retraitées des aléas climatiques pour 2024 dans son traditionnel rapport annuel en février.