Finistère. Une journée pour développer les super pouvoirs des agricultrices

Finistère. Une journée pour développer les super pouvoirs des agricultrices
Finistère. Une journée pour développer les super pouvoirs des agricultrices

Par

Chantal Pape

Publié le

20 janvier 2025 à 18h00

“Nous sommes super héroïnes du quotidien », affirment d’une seule voix Marie-Françoise Le Bloas et Isabelle Salomon, coprésidentes, en ouvrant la journée départementale du réseau. L’agriculture pour les femmes de la Chambre d’Agriculture, le 5 novembre, au Juvénat, à Châteaulin. « Très souvent, nous travaillons et vivons au même endroit et avons beaucoup de choses à gérer au quotidien. »

Leur journée, qu’ils ont voulu « ludique et conviviale », est un temps d’échange qui doit permettre aux participants de repartir « plus forts qu’à leur arrivée », après avoir glané, au fil des ateliers, trucs et astuces pour mieux gérer leur quotidien.

Faire face à la charge mentale

Pour être plus efficace, un premier atelier aborde l’organisation du travail, l’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle, et donne quelques des pistes concrètes pour faire face à la charge mentale. Un peu plus loin, les agriculteurs prennent conscience du poids de l’agriculture sur leur territoire et dans l’économie départementale, « une manière de se sentir utile ».

Pouvoir s’affirmer sans avoir peur

Ils ont également travaillé sur « les superpouvoirs des relations », afin deêtre plus à l’aise dans leurs échanges avec les autres, voisins, détracteurs… « et pouvoir s’affirmer sans avoir peur.

Vétérinaire et navigateur

«Je n’étais ni destiné ni à devenir vétérinaire rural dans navigateur « . Grande témoin de la journée, Tiphaine Ragueneau a captivé son auditoire en décrivant un voyage hors des sentiers battus. « J’ai grandi en ville, loin du bétail qui constitue aujourd’hui mon quotidien professionnel. Et mes parents étaient modestes, alors que les études vétérinaires sont longues et coûteuses.

Qu’importe, la jeune femme sait “c’est là que je veux aller”, et se donne les moyens. Et c’est à l’âge de 20 ans qu’elle découvre le monde de la voile. «Je n’avais ni argent, ni réseau», mais, encore une fois, une sérieuse motivation et l’envie de réussir.

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Son conseil ? « Même si on n’a pas le profil parfait, si on ne coche pas toutes les cases, tu dois te faire confiance : à condition de ne pas lésiner sur le travail, on peut réussir ! « .

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Vétérinaire rurale et navigatrice, Tiphaine Ragueneau a expliqué aux agriculteurs comment elle parvient à concilier ses deux passions. ©Chantal Pape

Conciliez vos passions

Diplômée, elle souhaite continuer à poursuivre ses deux passions en tandem. « Mais il m’a fallu un peu de temps pour l’accepter », avoue la jeune femme, qui finit par dire aux éleveurs que, si elle s’absente régulièrement du cabinet vétérinaire, c’est parce qu’elle participe aux courses au large.

« L’accueil a toujours été sympathique. Et aujourd’hui, mes éleveurs sont mes partisans des premiers ministres. Il y avait même un agriculteur qui, matin et soir, se connectait à Internet pour connaître mes progrès. »

Échanger contre autre chose

Un article dans le journal sur une de ses courses ? « Ils vont m’en parler. Et cela nous permet deéchanger sur autre chose car en général, quand ils nous appellent, cela signifie que quelque chose ne va pas.

Jongler avec les courses au large, les équipes de nuit ou de week-end est loin d’être simple. « Par exemple, je ne peux pas toujours faire le préparation physique que je voudrais : je dois être au top en cas de césarienne ou de torsion d’une vache.» Mais ses deux passions se nourrissent l’une de l’autre. « En tant que vétérinaire, j’ai appris à je ne communique pas mon stress et d’établir des routines qui me permettent de me rassurer », indique la jeune femme, qui en profite également dans la pratique de la voile. « Sur tous mes sacs, à bord, une feuille plastifiée indique ce qu’il y a dedans. En cas de sinistre, je ne perds pas de temps.

Conseillère à la Chambre d’agriculture, Agnès Jouin a donné quelques pistes pour mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle. ©Chantal Pape

“Si tu n’es pas fort, sois intelligent”

La course au large lui a aussi appris travail d’équipe. Et dans ses deux activités, elle a appris à compenser. « Il y a des choses que je ne peux pas faire. Mais je me souviens de l’adage si tu n’es pas fort, sois intelligent, et je m’adapte. Ainsi, les éleveurs savent désormais que, pour certaines opérations, il lui faut une corde de 3 m et une palette. “Et certains d’entre eux utilisent désormais mes conseils.”

Le poids de la charge administrative

« J’ai aussi dû créer une société pour gérer la course au large, ajoute la jeune femme. «J’ai découvert la charge administrative ça va avec, et je comprends mieux les contraintes des éleveurs.

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