jeIl y a des emplois qui ne vous font jamais quitter le bureau. Impossible pour Jean-Baptiste Perrotin de ne pas avoir la tête qui s’emballe dès qu’il entend un oiseau chanter. Mais le nouvel ornithologue de la réserve naturelle de l’étang de la Mazière ne s’en plaint pas, son métier est avant tout « une passion ».
« Où que je sois, je suis toujours alerté par le chant ou le cri des oiseaux. Je m’y intéresse depuis que je suis petite. J’ai toujours aimé les observer, comprendre leur façon de vivre. J’adorais aussi m’occuper des volailles avec ma grand-mère», raconte la spécialiste qui a rejoint l’équipe de la réserve de Villeton, dans le Lot-et-Garonne, en novembre. Un dépaysement radical avec sa précédente mission à la Réunion. Au milieu de l’océan Indien, Jean-Baptiste Perrotin a passé sept mois à étudier le comportement du busard Maillard, dernier rapace nicheur endémique de La Réunion.
Où que je sois, je suis toujours alerté par le chant ou le cri des oiseaux.
Une trentaine de candidats ont postulé pour être embauchés à la Réserve nationale de l’étang de la Mazière. Un poste convoité par les ornithologues qui disposent d’un terrain de jeu de 102 hectares d’une richesse naturelle exceptionnelle. « Son parcours, ses compétences d’ornithologue expérimenté et son sens du relationnel nous ont convaincus. Et puis il s’est très bien intégré dans l’équipe », vante Coraline Corny, la conservatrice de la réserve gérée par Sepanlog.
-Police de l’environnement
Agé de 32 ans et originaire des Deux-Sèvres, Jean-Baptiste Perrotin est aujourd’hui chargé d’étudier les oiseaux, mais aussi les reptiles et les amphibiens sur l’ensemble du site créé en 1985, autour d’un ancien marigot de la Garonne. . « C’est un poste que je recherchais. Le travail est très diversifié entre le suivi des espèces et la gestion des sites. »
L’ornithologue prêtera serment en tant que gendarme de l’environnement. Comme la conservatrice Coraline Corny, il aura autorité pour contrôler et sanctionner les personnes présentes sur le site fermé au public en dehors des activités encadrées. “J’obtiendrai également un permis de chasse pour participer à la réglementation des sangliers et des ragondins.” Une autre mission du spécialiste des oiseaux est la gestion du troupeau de moutons. Une trentaine de têtes de moutons landais chargées du maintien du milieu ouvert. « C’est une race ancienne et rustique parfaitement adaptée à ce milieu humide. Nous participons à la sauvegarde de l’espèce. »
Mais la grande passion de Jean-Baptiste Perrotin, ce sont les oiseaux. Plus de 200 espèces ont été observées à La Mazière, véritable îlot de biodiversité dans l’océan de la plaine céréalière. Seul ornithologue de la réserve, il pourra travailler en tête-à-tête avec des hérons cendrés, des hérons pourprés, des grèbes huppés, des souchets nordiques et autres bouvreuils pivoines. «Auparavant, le bouvreuil pivoine était une espèce commune qui nichait dans les fermes, mais sa population est aujourd’hui en déclin. Il en reste encore ici, à la réserve, et c’est un excellent indicateur du milieu naturel. »