La roue tourne. Un « vaste réseau » de blanchiment de camping-cars et de véhicules volés a été démantelé en France (et particulièrement en Haute-Garonne), conduisant à la mise en examen de plusieurs personnes, a annoncé lundi la gendarmerie nationale.
Tout a commencé en Centre-Val de Loire
A l’origine de l’enquête, la Section de Recherches (SR) d’Orléans “a fait un rapprochement, dans le cadre d’une procédure ouverte pour vol et recel en bande organisée de camping-cars, entre un véhicule volé et un camping-car à vendre”. chez un concessionnaire» en Centre-Val de Loire, indique le communiqué de la gendarmerie retranscrit par l’AFP.
Les investigations menées à ce sujet permettent alors de découvrez d’autres camping-cars et camions bennes Iveco volés en région parisienne« constitué et enregistré dans le système d’immatriculation des véhicules (Siv) sous une nouvelle forme par la même personne ». D’autres personnes, connues des services pour “vols et dégradations de véhicules”, sont également proposées pour faire partie du réseau, rapporte l’AFP.
De son côté, suite à cette affaire, le colonel Christelle Tarrolle, chef de la section de recherche d’Orléans, a indiqué : « Nous nous sommes rendu compte que le département d’Eure-et-Loir apparaissait au niveau national en quatrième position des plus impactés par les vols de camping-cars ».
«C’était une organisation qui fonctionnait très, très bien»
« Nous avions des gens qui avaient accès au Siv et qui le faisaient au profit d’un individu qui était à la tête de ce réseau et qui permettait de blanchir un certain nombre de véhicules volés et portant un nouveau numéro. C’était une organisation qui fonctionnait très, très bien », a expliqué Mme Tarrolle.
Après l’ouverture d’une information judiciaire au tribunal de Chartres à l’été 2023, les éléments d’enquête “permettent de démontrer l’existence d’un système dédié au blanchiment de véhicules volés”, avec “autorisations Siv utilisées à mauvais escient« . En effet, une attestation d’immatriculation associée au véhicule volé et déguisé est générée, ce qui lui permet de circuler en France ou d’être vendu.
Ce système aurait donc permis aux accusés de blanchir, en 2022 et 2023, 151 camping-cars volés et déguiséspour un préjudice d’environ 8,4 millions d’euros, ainsi que 289 véhicules utilitaires et particuliers pour des dégâts portés à 13,3 millions d’euros.
Le fonctionnement judiciaire s’étend à sept autres départements
L’histoire ne s’arrête pas là puisque début avril 2024, une opération judiciaire est réalisée dans sept départements : Eure-et-Loir, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Haute-GaronneParis, Oise, Meurthe-et-Moselle. Cinq personnes ont alors été interpellées et placées en garde à vue.
Puis, du 8 au 12 avril 2024, dans toute la France“une opération nationale de contrôle et d’enlèvement des dégradations de véhicules (…) a permis de concrétiser la dégradation de 58 camping-cars volés et de les saisir”.
Au total, après toutes les opérations réalisées, six personnes ont été arrêtées et mises en examen, dont une écrouée et cinq placées sous contrôle judiciaire.
Encore 289 véhicules à localiser
A noter qu'”il reste encore 289 véhicules à localiser et à évacuer, ceux-ci feront l’objet de procédures distinctes menées par d’autres unités, dont le Plateau d’enquête sur les véhicules (Piv) de l’Unité judiciaire de la Gendarmerie nationale (PJGN)”, conclut l’AFP. .
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