Le mois de janvier rime avec cérémonies de vœux. Plusieurs maires et présidents de communauté avaient exprimé, dès novembre, leur volonté de supprimer ce rendez-vous traditionnel compte tenu des efforts financiers demandés par le gouvernement Barnier.
Et en Haute-Loire, comment ça se passe ?
Un temps d’éducation et de proximité
Comme partout en France, suite aux évolutions gouvernementales de ces dernières semaines ainsi qu’à l’absence de loi de finances, l’ambiance n’est pas à la fête. Compliqué pour un premier magistrat d’annoncer des projets alors que les budgets ne sont pas encore finalisés, quand on ne sait pas ce qui se passera demain.
En même temps, dans des départements comme la Haute-Loire, il semble difficile d’ignorer la manifestation. Bernard Souvignet, président de l’association des maires français du département et maire de Raucoules, le reconnaît.
« Les vœux restent un moment attendu par la population. La preuve, dans ma commune, ce week-end, il y avait 231 personnes. Pour une commune d’un peu plus de 950 habitants, ce n’est pas rien. »
Comment explique-t-il cet enthousiasme ? « Les vœux, c’est le moment où les équipes municipales peuvent se mettre en avant, ce n’est pas si fréquent. De plus, c’est aussi l’occasion de faire le point sur ce qui a été fait et de discuter de ce que nous allons faire. Nous pouvons aussi faire de l’éducation. Par exemple, cette année, j’ai expliqué pourquoi la municipalité perdait ses compétences en matière d’assainissement. Des gens sont venus me voir à la fin pour avoir des explications complémentaires. Je n’aurais pas pu le faire à un autre moment. »
Avant tout « symbolique »
Cette année est doublement particulière : il y a la question du budget, mais c’est aussi une année pré-électorale. « L’année prochaine, ce sera peut-être encore plus compliqué de faire des vœux. Ce qui permet néanmoins une proximité qu’on ne peut avoir à aucun autre moment. »
Si en sa qualité de maire, Bernard Souvignet ne mettrait pas cette manifestation entre parenthèses, « ce n’est pas là qu’on va faire des économies de toute façon », il comprend très bien les collectivités qui ont décidé de faire l’impasse.
« Le conseil départemental ne tiendra pas de cérémonie de vœux. Cette décision a été prise alors que le gouvernement Barnier souhaitait opérer de fortes coupes dans les budgets communautaires. Ils ne voulaient pas revenir déçus, je les comprends. C’est certes symbolique mais cela laisse aussi une impression. »
Le Département ne sera pas la seule collectivité à ne pas organiser de cérémonies de vœux. La communauté urbaine du Puy a également fait ce choix. Il y a bien sûr des raisons budgétaires, mais pas seulement. « Le décès de Michel Joubert signifie aussi qu’il n’y aura plus personne dans la communauté urbaine », explique l’Établissement public de coopération intercommunale.
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