Moselle. Souvenirs des manifestations « anti-Le Pen » à Metz au printemps 2002

Moselle. Souvenirs des manifestations « anti-Le Pen » à Metz au printemps 2002
Moselle. Souvenirs des manifestations « anti-Le Pen » à Metz au printemps 2002

Alors que l’ancien chef du Front national est décédé, toute une génération se souvient de sa première manifestation : les cortèges « anti-Le Pen » du 1er mai 2002. A Metz, difficile de retrouver la trace de cet acte fondateur dans nos archives. . Et pour cause ! « La jeunesse messine a manifesté les 25 et 27 avril 2002, mais pas le 1er mai », indique notre archiviste.

La première manifestation à Metz (25 avril) a rassemblé 5 000 lycéens comme à Nancy. La seconde (samedi 27 avril, avec les syndicats) a vu les Nancéiens dominer le match : 20 000 manifestants sur la place Stan contre 5 000 à Metz. Fait insolite : à Nancy, les jeunes mariés ont quitté la mairie en même temps que l’arrivée du cortège… 20 000 acclamations de joie ! Nancy manifestera une dernière fois le 1est mai, avec un record historique depuis la Libération de 30 000 participants. En Moselle, Thionville avait servi de point de ralliement sans le même succès.

” Abandonner “

Sur les photos à Metz, quel bonheur de retrouver une jeunesse tout droit sortie d’un épisode de la série des années 90 Coeurs crus Hartley brandissant des pancartes du type : « le racisme est un affront national ». Le slogan clé ? « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés ! » « Ils s’appellent Kevin, Cédric, Audrey, Stéphanie… ils arrivent de Forbach, Rombas, Borny ou d’ailleurs », écrit le journaliste. Le 27 avril, la manifestation démarre à Saulcy, de manière décousue. « Nous ne savons pas où nous allons ! » On suit, on marche. » Les lycées lorrains avaient enregistré des taux d’absentéisme « compris entre 30 % et 50 % ».

L’éditorial du 26 avril 2002 analyse : « ce choc initiatique, qui permet à une classe d’âge de prendre conscience d’elle-même, réhabilite la notion presque dépassée de République ». Tout en doutant d’une “mobilisation antifasciste” qui “renforce l’exaspération de ceux – ouvriers, chômeurs, habitants des quartiers difficiles – pour qui le vote Le Pen constituait l’ultime moyen d’exprimer un sentiment d’abandon”. Tout ce bouillon cérébral convenait mal à l’enthousiasme d’une jeunesse en état de choc. Et pas seulement cela. Au micro trottoir du 27 avril 2002, un Metz d’une cinquantaine d’années déclarait : « La gauche et la droite, mais aussi les médias, doivent s’interroger sur la façon dont ils mettent en avant les problèmes, notamment celui de l’insécurité. » Et encore une fois, les réseaux sociaux n’existaient pas !

 
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