LL’Intermarché Express de Dax a fermé ses portes le 9 janvier 2025, avec une réouverture prévue le mardi 4 février. En ce mercredi 8 janvier, veille de la fermeture, les rayons de ce commerce du centre-ville de la ville thermale sont clairsemés. . Les clients profitent des dernières heures d’ouverture du magasin avant un mois de travaux.
Au rayon frais, il ne reste plus que quelques yaourts. Les nombreuses références de bouteilles de vin, une des spécificités du magasin, trônent dans les rayons avant d’être stockées quelques semaines. « Le magasin sera complètement vide d’ici la fin du week-end », explique Bénédicte Dagès, directrice générale du magasin.
De 6 000 à 7 500 références
Depuis un an, le trentenaire est chargé de préparer les travaux. Et, dans quelques mois, elle succédera à son père, Pascal Dagès, à la tête du magasin. «J’ai hâte que tout soit terminé.» On a hâte de voir le résultat, confie le futur patron. Je suis plus dans la gestion de projet que dans la vente en ce moment (rires). » L’Intermarché va donc s’agrandir de 400 à 500 mètres carrés. « Nous allons faire la part belle aux produits frais. Ils occuperont une grande partie du magasin. »
Les habitués de ce commerce risquent de pleurer pendant quelques semaines le rayon boucherie-charcuterie. « Nous sommes le seul Express en France à disposer d’un affichage traditionnel de ce type », confie Pascal Dagès, également adjoint au maire en charge du stationnement, de la circulation, de l’éclairage public et des fêtes de Dax. Avec une gamme de bœuf limousin ou charolais d’origine française, l’épicerie satisfait chaque semaine les palais de nombreux clients.
« Nous allons faire la part belle aux produits frais. Ils occuperont une grande partie du magasin”
Dans tout le magasin, cet agrandissement permettra d’ajouter des références. « On va passer de 200 à 250 pour les vins et de 6 000 à 7 000, voire 7 500, pour le reste », précise Bénédicte Dagès. La famille veille à travailler le plus possible avec des producteurs locaux. Et met en valeur ses prix compétitifs. Une crainte demeure dans l’esprit du père : la durée des travaux. Car pour le moment, les 15 salariés d’Intermarché Express se retrouvent techniquement au chômage.
Histoire familiale
Pour satisfaire tout le monde, une attention a été portée à l’agrandissement du côté pharmacie. « C’est souvent la sellette d’attelage dans ces magasins (en centre-ville, NDLR) », poursuit le père de famille. Au total, ce projet représente un investissement de 800 000 euros. Fort de plusieurs dizaines d’années d’expérience, Pascal Dagès « conseille » sa fille. «Je pense arrêter en 2026», explique le chef d’entreprise. C’est un métier que j’aime beaucoup. Quand on termine une carrière professionnelle, on est souvent soulagé de tout, mais moi, je ne suis soulagé de rien (rires). »
Car ce magasin situé au 11, rue Saint-Vincent, c’est l’histoire d’une famille. « Bénédicte sera la 5e génération à la tête de ce magasin », se réjouit Pascal Dagès. Il faut remonter à la fin du 19ème sièclee siècle, plus précisément en 1890 lorsque Jeanne Lacrouzade rachète à vie l’épicerie Dulucq. Avec son mari, elle le transmet en 1927 à leur fille Émilie qui épouse Maurice Dagès. L’histoire est née. Au fil des générations, le magasin s’est transformé. Les derniers grands travaux remontent au début des années 2000. « C’est mon sang qui coule à travers ces murs », poursuit Bénédicte avec une pointe d’émotion.
Pour autant, la jeune femme n’était pas forcément prête à reprendre la marque. Celle qui a étudié comme sommelière et a débuté sa carrière dans le secteur vitivinicole a fini par rejoindre le groupe. «Je ne regarde pas en arrière», poursuit-elle. Actuellement, le futur patron suit une formation chez Intermarché. Elle effectuera ensuite un dernier stage avant de se lancer dans le grand bain.