Publié le 11 janvier 2025 à 23h32
En peu de temps, la glace a gagné du terrain sur les Grands Lacs. Ce rattrapage aura des conséquences jusqu’au Québec. Explications.
Revirement soudain
En moins de sept jours, l’étendue des glaces des Grands Lacs est passée d’un maigre 2 % à près de 11 %. Cela peut sembler peu, mais il s’agit d’une augmentation spectaculaire de la couverture de glace. Normalement, 17 % de la surface des Grands Lacs est gelée à cette période de l’année. Toutefois, l’air froid devrait dominer sur les Grands Lacs jusqu’à la dernière semaine de janvier, ce qui permettrait un rattrapage efficace. Rappelons que la douceur impressionnante qui a pris d’assaut l’est de l’Amérique du Nord en fin d’année a donné du fil à retordre à la couverture de glace.
Répercussions sur le Québec
L’influence des Grands Lacs est grande : en hiver, sa couverture de glace interagit avec les systèmes se dirigeant vers le Québec. Lorsque l’étendue des glaces est faible, les précipitations peuvent être renforcées par l’humidité des Grands Lacs.
Il arrive ainsi que des systèmes déversent des quantités plus généreuses de pluie ou de neige sur le Québec suite à leur passage sur les Grands Lacs. Dans le même temps, une petite étendue de glace aura tendance à atténuer le froid intense venant de l’ouest en réchauffant les masses d’air.
Fait surprenant : en février 2024, 10 fois moins de glace que d’habitude recouvrait la surface des Grands Lacs. Du jamais vu depuis le début des observations enregistrées depuis 1973.
Autrement, lorsque les Grands Lacs sont gelés, leur influence sur les systèmes diminue. Ainsi, le froid extrême au Québec pourrait être encore plus intense et les précipitations moins abondantes dans certains cas.
L’étendue des glaces joue également un grand rôle chez nos voisins : « le refroidissement des Grands Lacs et l’augmentation de l’étendue des glaces réduisent également les risques de bourrasques de neige côtières, un phénomène qui peut provoquer des accumulations monstres dans les zones situées le long des côtes. les Grands Lacs, particulièrement en Ontario, en Pennsylvanie et dans l’État de New York », explique le météorologue Kevin Cloutier.
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