MISE À JOUR SUR LA SITUATION – L’archipel français situé dans l’océan Indien est en alerte rouge en raison de la tempête tropicale Dikeledi, quelques semaines après avoir été dévasté par un premier cyclone. Un village est déjà complètement inondé.
L’archipel de Mayotte, placé en alerte rouge depuis samedi 22 heures, fait face dimanche à la tempête tropicale Dikeledi, moins d’un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido. Les 320 000 habitants du département le plus pauvre de France ont été invités à se mettre à l’abri “dans une habitation solide” soit dans l’un des 79 centres d’hébergement d’urgence (écoles, MJC, mosquées…) implantés dans toutes les communes de l’archipel.
La population a été appelée à s’approvisionner en eau et en nourriture. Pendant toute la durée de l’alerte, toute circulation est interdite à l’exception des secours et des personnes habilitées. Mais à Mamoudzou, les gens étaient dans la rue, ont constaté les journalistes des médias locaux, certains profitant de la pluie pour laver leurs véhicules.
A 12h14 heure locale (10h14 à Paris), la tempête tropicale se trouvait à 120 km au sud de Mayotte, a indiqué Météo-France dans son dernier point de situation. Dikeledi se déplaçait dans une direction ouest-sud-ouest à une vitesse de 30 km/h.
Des pluies torrentielles s’abattent sur Mayotte
Sur l’île, la pluie et le vent se sont intensifiés dans la matinée. « De très fortes pluies, susceptibles de provoquer des crues soudaines, des inondations et des glissements de terrain, sont attendues dans les heures à venir et une grande partie de la journée. Des rafales allant jusqu’à 80 à 90 km/h sont possibles, notamment sur la partie sud de l’île.warned Météo-France.
Selon la chaîne d’information publique Mayotte La 1ère, des pluies torrentielles se sont abattues dimanche matin sur l’archipel de Mayotte, provoquant des inondations notamment dans le village de Mbouini, qui a été le seul à avoir été épargné par le passage du cyclone. Chido.
L’avertissement de cyclone est dégradé en tempête tropicale
Après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, le cyclone a commencé à faiblir et a été rétrogradé au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales de vent atteignant 130 km/h en mer, selon Météo-France. Mais Dikeledi devrait progressivement reprendre des forces en quittant le terrain.
A 5h56 heure locale (3h56 à Paris), la tempête se trouvait à 260 km de la côte sud-est de l’archipel, se déplaçant à une vitesse de 22 km/h. « En termes d’impacts, la province d’Antsiranana à Madagascar a subi les conditions les plus intenses ces dernières heures »mais des vents intenses et de la pluie “devrait diminuer progressivement” et les conditions « s’améliorer le matin »specifies Météo-France.
Après avoir traversé le canal du Mozambique, Dikeledi devrait passer un peu plus de 100 km au sud de Mayotte au stade de tempête tropicale dimanche après-midi avant d’être à nouveau classé comme cyclone tropical lundi dans la journée.
« Par la suite, il continuera à s’intensifier, atteignant éventuellement le stade de cyclone tropical intense en effectuant un virage vers le sud puis le sud-est en début de semaine prochaine, plus ou moins près des côtes africaines ou malgaches. »précise Météo-France dans son dernier bulletin.
Aux Comores, de fortes pluies sont attendues en journée et au Mozambique, « même si la tendance est que le système se tourne un peu plus vers le centre du canal, c’est un système mature qui pourrait se rapprocher des côtes de la province de Nampula » Lundi, selon Météo-France. De fortes pluies, des vents forts et des conditions de mer dangereuses avec des submersions marines sont ainsi “possible”.
En attendant, « une dégradation pluvieuse et venteuse importante » Est “attendu dans les prochaines heures” dans l’archipel mahorais, qui peut générer des crues soudaines, des inondations et des glissements de terrain.
Des rafales allant jusqu’à 80 à 90 km/h sont “possible”en particulier dans la partie sud de l’île. Un état de mer dangereux, notamment dans le lagon ouest, pourrait également accompagner cette dégradation d’un risque de submersion marine.
Le trafic des barges (ferries locaux) est arrêté depuis samedi 19h00 heure locale. L’aéroport international Marcel-Henry a fermé ses portes samedi à 16h00, jusqu’à nouvel ordre.
645 agents de la sécurité civile mobilisés
Quelque 645 agents de la Sécurité Civile sont prépositionnés à des endroits stratégiques de l’archipel pour intervenir au plus vite suite à l’alerte cyclone afin de « porter secours, évaluer les dégâts et assister la population »a indiqué la Sécurité Civile. Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a assuré que “rien (n’était) laissé au hasard” pour assurer la sécurité des Mahorais.
“Nous sommes très inquiets compte tenu de ce qui s’est passé la première fois”a toutefois confié samedi Ali Ahmed, un habitant de Mamoudzou, à un correspondant de l’AFP sur place. Des images diffusées sur la chaîne de télévision Mayotte-La 1ère montraient des familles s’approvisionner dans les magasins, notamment en packs d’eau. “On s’assure d’avoir tout à la maison”Mohamed l’a expliqué au correspondant de l’AFP samedi après-midi, avant d’être confiné.
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Chido a causé des dégâts colossaux, faisant au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés, détruisant de nombreux logements précaires et permanents du 101e département français.
Les cyclones se développent généralement dans l’océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface avoisinent les 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d’énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique également observé cet automne dans l’Atlantique Nord et le Pacifique.