S’il s’inquiète de la bonne gestion des finances publiques, le candidat à la direction libérale Charles Milliard ne veut rien avoir à faire avec l’austérité.
Le Parti libéral du Québec, qui a imposé des coupes importantes sous le gouvernement de Philippe Couillard, a fait de la rigueur budgétaire son leitmotiv ces derniers mois. Confronté à un déficit historique de 11 milliards de dollars, le Québec doit renflouer ses coffres et revenir progressivement à l’équilibre budgétaire, convient l’aspirant leader, mais il n’est pas question de détruire les services publics.
« L’élection de Charles Milliard à la tête du PLQ n’est en aucun cas un retour à l’austérité ! prévient l’homme d’affaires et ancien PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, qui sera sur les starters lundi pour le lancement officiel de la course à la direction.
Il estime que le pacte social est « rompu » entre le gouvernement et les citoyens, qui paient des impôts sans bénéficier des services auxquels ils ont droit. «Je pense que les Québécois sont plus intéressés par des services de qualité que par des réductions d’impôts», insiste-t-il, en entrevue avec notre Bureau parlementaire. Il faut donc générer plus de richesse.
En tête de son programme, il milite pour remettre les PME parmi les priorités du Québec et du gouvernement. L’industrie des batteries et le projet Northvolt, c’est bien beau, mais 95 % des entreprises au Québec sont des PME.
Les entreprises québécoises qui ont besoin de main-d’œuvre, reconnaît Charles Milliard, « mais la capacité d’intégration [de nouveaux arrivants] semble avoir atteint une limite », ajoute-t-il du même souffle. Selon lui, il ne faut pas relever les seuils d’immigration.
Le passé peut être lourd à supporter
L’homme de 45 ans n’est pas dupe. Il est conscient de son manque de notoriété en tant que prétendant au trône libéral, face à des candidats comme l’ancien maire Denis Coderre ou l’ancien ministre fédéral libéral Pablo Rodriguez.
Mais l’expérience politique peut aussi être lourde à supporter. « Défendre un palmarès et un passé aussi est un défi », souligne le pharmacien de formation, qui compte bien être élu député même s’il ne remporte pas la campagne à la direction. Pablo Rodriguez était jusqu’à récemment ministre dans le gouvernement de Justin Trudeau et Denis Coderre a dirigé la métropole pendant un mandat.
Il souligne que Paul St-Pierre Plamondon n’avait également aucune expérience en politique avant d’être couronné chef du Parti québécois. Et il est désormais en tête des sondages.
Tout comme le PQ, les libéraux sont mûrs pour un « transfert générationnel », estime le plus jeune des candidats déclarés. C’est pourquoi il estime être l’homme idéal pour affronter le PSPP, le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois et le premier ministre sortant François Legault aux prochaines élections.
«Le PLQ est à la croisée des chemins», a-t-il déclaré. Le parti existe depuis 157 ans, mais il pourrait, comme tous les partis, mourir. Je veux dire, c’est la nature d’un parti politique [que] pour pouvoir se renouveler.
Beauchemin causes surprise and joins Rodriguez
En cours depuis des mois sur le terrain, la course à la direction du Parti libéral du Québec sera officiellement lancée lundi. Cinq prétendants avaient déjà annoncé qu’ils seraient en lice avant que le député Frédéric Beauchemin ne crée la surprise vendredi, trois jours avant le jour J, en rejoignant l’équipe de Pablo Rodriguez. Les aspirants au trône libéral ont encore jusqu’au 11 avril pour soumettre leur formulaire de candidature. Un retard qui pourrait aider l’ancien maire Denis Coderre, en difficulté avec le fisc. Revenu Québec et l’Agence du revenu du Canada lui réclament un total de 400 000 $ d’impôts impayés. L’ancien numéro un de la Ville de Montréal n’a pas retourné nos appels vendredi, mais la maison au cœur du litige avec le fisc n’est toujours pas vendue, selon l’agence immobilière. Les Rouges éliront leur nouveau leader le 14 juin, au terme d’une campagne de cinq mois.
Les candidats annoncés
Pablo Rodríguez
Charles Milliard
Denis Coderre
Marc Bélanger
Les règles pour devenir candidat à la direction
– Déclaration sur l’honneur de bonne conduite qui sera soumise à la Commission électorale, qui pourra interdire, refuser ou exclure une candidature pour des motifs sérieux
– Être membre en règle du PLQ
– Recueillir les signatures de 750 membres en règle provenant d’au moins 70 comtés et 12 régions
– Dépôt non remboursable de 40 000$
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