une cinquantaine d’anciens employés de la CAQ tentent désormais d’influencer le gouvernement Legault

Une cinquantaine d’anciens employés du cabinet du gouvernement Legault tentent désormais de séduire leurs anciens collègues pour le compte d’entreprises et de groupes d’intérêt, révèle une compilation inédite de notre Bureau d’enquête.

Qu’ont en commun Jonathan Valois, ancien chef de cabinet du ministre de la Santé, et Hugo Delaney, ancien chef de cabinet du ministre de l’Environnement ? Ils travaillent tous deux désormais comme lobbyistes, essayant d’influencer les décisions du gouvernement et d’obtenir des subventions ou des contrats pour leurs riches clients.

Même s’ils ne comptent pas des millions d’abonnés sur TikTok et Instagram et qu’ils sont pour la plupart inconnus du grand public, ces anciens politiques sont de véritables influenceurs grâce à leurs contacts.

Depuis qu’il a quitté la politique, Samuel Bouchard Villeneuve (troisième en partant de la gauche) multiplie les rencontres et les contacts avec les élus de l’Assemblée nationale, comme en témoigne le compte Linkedin de son nouvel employeur, l’Association des détaillants. dans l’alimentation au Québec.

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La compilation que nous avons réalisée au cours des derniers mois a mis en lumière un phénomène de pantouflage au sein du gouvernement, qui s’est accéléré avec les récents sondages défavorables à la CAQ. Étonnamment, ce phénomène est peu étudié au Québec.

Parmi les nouveaux influenceurs issus de la politique, que nous vous présentons dans les pages suivantes, certains interviennent même directement auprès de leurs anciens collègues.

Émilie Vallée a été conseillère spéciale aux négociations au bureau du Conseil du Trésor jusqu’en octobre 2024. Elle est maintenant conseillère principale à la firme de relations publiques NATIONAL.

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Les anciens employés politiques font de redoutables lobbyistes, estime Stéphanie Yates, professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM.

« D’une part, ils disposent d’un réseau de contacts important, précieux et commercialisable pour un employeur potentiel, et d’autre part, ils ont toujours une expertise approfondie sur le processus d’adoption des politiques publiques », décrit-elle. .

Un ancien employé politique doit attendre un an après la fin de son emploi pour approcher ses anciens collègues. « En fait, une année peut paraître bien courte », explique M.moi Yates.

Environ un tiers des ex de notre compilation ont occupé des postes de relations gouvernementales pendant plusieurs mois avant de se lancer dans des actions de lobbying, apparemment pour se conformer à la loi.

Pas toujours inscrit

D’autres ex ne s’enregistrent jamais comme lobbyistes, mais restent actifs en coulisses, explique M.moi Yates. Ils travaillent pour des agences de relations publiques ou des entreprises, sans nécessairement être ceux qui mènent les activités de lobbying, mais peuvent orchestrer toute la stratégie.

«Ils peuvent agir comme des conseillers fantômes», résume le professeur Yates.

Alexandre Ramacieri, l’ancien chef de cabinet de Pierre Fitzgibbon, le superministre qui a démissionné en septembre dernier, occupe désormais le poste de vice-président au développement corporatif et aux communications de Béton provincial. Il n’est pas enregistré comme lobbyiste mais sa connaissance de l’appareil gouvernemental et son réseau de contacts risquent d’être mis à profit.


Le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon et son directeur de cabinet Alexandre Ramacieri. Ce dernier a publié cette photo sur Linkedin alors qu’il quittait ses fonctions à l’automne dernier, peu après le ministre.

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Sans oublier Manuel Dionne, qui a géré les relations avec les médias du premier ministre François Legault et qui est aujourd’hui directeur des affaires publiques de la Fédération des médecins spécialistes, avec qui le gouvernement négocie.

Ou encore Pierre-Yves Boivin, ancien chef de cabinet de différents ministres, dont Geneviève Guilbault lorsqu’elle était à la Sécurité publique. Le 17 septembre dernier, il a eu l’occasion de s’entretenir à nouveau avec son ancien patron pour vanter un projet lors d’une conférence virtuelle, dans son nouveau rôle de directeur des affaires publiques chez TGF (VIA Rail).


Claudia Landry

Pierre-Yves Boivin est l’ancien chef de cabinet de Geneviève Guilbault lorsqu’elle était ministre de la Sécurité publique. Aujourd’hui vice-président des communications et des affaires publiques chez Train Haute Fréquence, il a eu l’occasion de vanter le projet auprès de son ancien patron lors d’une rencontre virtuelle en septembre dernier.

Courtoisie

– Avec la collaboration de Charles Mathieu

 
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