Les débats sont clos. Vendredi, vers 16 heures, la juge Vicky Lapierre a réservé sa décision et a mis fin à 29 semaines d’audiences. Tout au long de cette dernière journée de plaidoiries, la société minière ArcelorMittal a souligné les précautions qu’elle avait prises avant l’accident du travail de Jason Lemieux, impossible à prévoir, selon l’avocat de la société.
L’avocat en question, Michel Massicotte, a débuté la journée en retraçant l’histoire du convoyeur CS-01
. Selon lui, rien ne permettait de croire que le bris de ce convoyeur puisse blesser un travailleur, comme ce fut le cas pour M. Lemieux.
Certes, ce convoyeur a connu plusieurs problèmes, a reconnu l’avocat de la défense, mais aucun n’est comparable à la chaîne brisée qui a provoqué l’accident du 7 juin 2019. De plus, les défauts passés du convoyeur CS-01
invoquées par le procureur Claude Girard lors des plaidoiries de la poursuite n’ont aucun lien de causalité avec les blessures de Jason Lemieux.
Alors, depuis la connaissance d’un risque ne peut être attribuée à l’accusé
cela ne peut pas être coupable de négligence criminelle, a insisté M. Massicotte.
Jason Lemieux, la victime du procès pour négligence criminelle d’ArcelorMittal, a assisté aux plaidoiries finales jusqu’à la toute fin. Elle porte encore les traces de l’accident de travail survenu le 7 juin 2019 dans les installations du Mont-Wright à Fermont. (Photo d’archives)
Photo : - / Daniel Fontaine
UN tempête parfaite
Comme Claude Girard quelques jours plus tôt, Michel Massicotte s’est enthousiasmé lorsqu’on a évoqué les jours précédant l’accident. Selon l’avocat, la multiplication des réunions autour du convoyeur problématique entre le 31 mai et le 6 juin 2019 démontre la proactivité d’ArcelorMittal quant à son bon fonctionnement.
Les trois premiers jours de plaidoiries :
Durant cette période, les problèmes sur le convoyeur se sont rapidement accumulés, a expliqué l’avocat d’ArcelorMittal. La tension de la chaîne n’était pas suffisante et la température des roulements était trop élevée, a-t-il déclaré vendredi.
Le 4 juin, les gestionnaires ont prévu des mesures pour ajuster la chaîne qui avait déraillé et causé la blessure à la tête de Jason Lemieux. Ces travaux devaient être complétés le 6 juin, soit la veille de l’accident, mais des événements imprévus ont contraint ArcelorMittal à les reporter, a fait valoir M. Massicotte.
En effet, le 6 juin, une roue de convoyeur est tombée en panne, nécessitant une intervention d’urgence. ArcelorMittal a alors été confronté à un tempête parfaite
a plaidé M. Massicotte : ce n’est pas par négligence qu’elle n’est pas intervenue sur la chaîne du convoyeur mais par manque de ressources.
Le dernier mot
La dispute d’ArcelorMittal s’est terminée vendredi vers 15 heures. Après une brève réponse de Claude Girard, au cours de laquelle il a souligné l’absence d’analyse des risques du convoyeur par ArcelorMittal, c’est au tour de la juge Vicky Lapierre de prendre la parole.
La magistrate a d’abord mis la décision en délibéré, puis elle a remercié son équipe, le personnel du palais de justice ainsi que les avocats impliqués dans ce dossier pour leur travail. colossal
.
La juge rendra sa décision le 7 avril.