« On nous prévoyait du soleil aujourd’hui, et regardez, il pleut toujours. » Occupé à vérifier le niveau d’eau sur les berges de la Vilaine, ce technicien du service d’assainissement de Rennes Métropole enfile sa cagoule sur la tête pendant que les nuages passent. « On vérifie, on vérifie. Pour l’instant, tout va bien mais c’est juste. On attend que l’inondation se retire, on ne peut rien faire d’autre», explique l’homme au gilet orange. Quand arrivera-t-elle ? Pas dans l’immédiat, puisque de nouvelles précipitations sont prévues vendredi, avant un temps plus sec ce week-end. « On en saura plus lundi », prédit l’agent.
Depuis plusieurs jours, la capitale bretonne subit des pluies torrentielles qui font gonfler ses rivières. En Ille-et-Vilaine, la Vilaine et la Seiche ont été placées en vigilance orange mercredi soir. La raison ? « Des précipitations importantes sont tombées sur des sols déjà saturés », indique la préfecture.
Un hôtel et une clinique évacués
Avec la forte hausse du niveau, les rivières ne pouvaient s’empêcher de déborder presque partout. “Nous avons dû mettre en place des postes de commandement avancés dans les secteurs de Guichen et Châteaugiron car il y a eu pas mal d’interventions”, expliquent les pompiers d’Ille-et-Vilaine. Un hôtel a été évacué à Châteaubourg. Selon Ouest de la Franceune clinique de Bruz a également évacué ses patients souffrant de troubles psychiatriques.
En cliquant sur“J’accepte”vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès au contenu de nos partenaires.
Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies
J’accepte
Les secours ont dû réaliser 70 interventions en moins de vingt-quatre heures, souvent pour des caves ou des garages inondés. « Trois quarts de l’année, c’est inerte, ça ne bouge pas. C’est toujours impressionnant de le voir agité ainsi », commentent Jeanne et Roland en regardant le cours d’eau déborder.
Ce couple de retraités rennais habite un immeuble coincé entre l’avenue Sergent-Maginot et la Vilaine. Ils voient la rivière tous les jours depuis leur fenêtre. Alors quand il pleut beaucoup, ils se rendent compte des risques d’inondation. « Cela ne nous stresse pas mais on regarde. C’est très élevé en ce moment, mais cela n’a rien à voir avec la crue de 1974. C’est cette année-là que j’ai rencontré mon mari », se souvient Jeanne.
C’était il y a un demi-siècle et les eaux avaient dévoré Rennes, provoquant des dégâts colossaux. Depuis, la capitale bretonne a su se protéger, notamment en construisant des digues et des zones d’expansion des crues. Cinquante ans plus tard, elle surveille de près ses cours d’eau.
Plusieurs filières concernées en Bretagne et en Normandie
L’Ille-et-Vilaine n’est pas le seul département concerné par le risque d’inondation actuel. Selon le site Vigicrues, « des inondations importantes sont actuellement observées en Normandie, en Bretagne et dans le Centre Ouest ». Le site précise que « des niveaux dommageables pourraient être observés sur les cours d’eau placés en alerte orange ».