Selon les cas, les conditions du regroupement familial peuvent varier. Quoi qu’il en soit, la personne intéressée doit pouvoir justifier de liens familiaux, de pièces justificatives ou de tests ADN. Et c’est à l’Office des étrangers de reconnaître (ou non) le droit au regroupement familial.
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Des demandes croissantes
Ces règles et procédures ne sont pas anodines. En 2023 (derniers chiffres connus) 45 % des octrois de visas longue durée concernaient des raisons familiales. Et les chiffres ont augmenté ces dernières années. En 2023, 54 427 demandes de visa long séjour ont été déposées. 41 583 de ces demandes ont été acceptées. Et parmi ces acceptations, plus de 19.700 concernaient le regroupement familial (ce sont ensuite les visas étudiants ou la migration économique qui constituent l’essentiel des demandes de visa longue durée). Les principales bourses concernent des ressortissants syriens, marocains et indiens.
En 2023, toujours selon le rapport du Centre fédéral des migrations Myria, 24 % des demandes de regroupement familial ont été refusées.
Ces chiffres démontrent les enjeux et expliquent l’importance de cet enjeu dans le contexte des négociations gouvernementales. D’après les informations selon lesquelles Le Libre a pu le révéler, la probable coalition de l’Arizona entend durcir les conditions d’accès au regroupement familial, tout en restant dans le cadre de l’Union européenne qui dicte les principes en la matière.
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Plusieurs points sensibles
Parmi les conditions nécessaires au regroupement familial, la personne qui accueille un de ses proches en Belgique doit prouver qu’elle bénéficie des revenus.stable, régulier et suffisant ». Et ce, pour éviter que ses proches ne deviennent une charge pour les pouvoirs publics. Actuellement, indique l’Office des étrangers, les résidents en Belgique doivent disposer d’au moins 2.089,55 euros net par mois. Ce montant équivaut à 120 % du montant du revenu d’insertion sociale.
Aux dernières nouvelles, l’Arizona souhaite augmenter ce taux à 150 %. C’est un point très sensible. En effet, si cette condition n’est pas applicable dans toutes les situations, le taux de 120 % suscite déjà de nombreuses critiques au sein du secteur. Dans son principe et dans son application, cette condition est jugée trop sévère par Myria et le Ciré (la Coordination et les initiatives en faveur des réfugiés et des étrangers). D’autant plus au vu de la situation économique actuelle et du marché du travail en Belgique, affirment ces organisations.
Par ailleurs, regrette Myria, les procédures de regroupement familial sont très complexes, notamment pour ceux qui doivent les introduire à l’étranger, souvent dans un contexte de conflit. Cependant, faute de ressources, l’accompagnement des candidats (souvent déterminant pour l’obtention d’une subvention) n’est pas suffisant. Cela serait d’autant plus problématique que la Belgique, contrairement à d’autres pays européens, ne facilite pas le dépôt d’un dossier à distance, par voie numérique ou par un membre de la famille en Belgique.
Aujourd’hui, souligne Ciré, le regroupement familial est une procédure utilisée comme « variable d’ajustement », « un outil de gestion des migrations et de sélection des familles », et non plus comme un droit à la vie familiale. Un point d’attention dont Arizona ne se souviendra sans doute pas. Si cette coalition avance sur ces questions, elles seront très discutées dans les mois à venir.