que proposent les différents syndicats ?

Top départ pour la campagne électorale dans les chambres de l’agriculture. Du 15 au 31 janvier, le monde paysan pourra voter pour choisir ses représentants pour les six prochaines années. Cette élection est importante car le syndicat majoritaire au niveau national peut influencer la politique agricole du gouvernement. En Creuse, la coalition FDSEA/JA a toujours été à la tête de la Chambre d’Agriculture. Lors du mandat précédent, les trois autres syndicats ne disposaient que d’un siège chacun à la chambre de l’agriculture. Mais le mécontentement agricole aurait pu donner naissance à de nouveaux adversaires. La coordination rurale 23 semble avoir gagné en popularité avec ses actions musclées dans les manifestations. Ici Creuse a interrogé les quatre syndicats en compétition dans le département pour tenter d’en savoir plus sur leur projet.

La FDSEA met en avant son expérience

Le président sortant de la Chambre d’agriculture de la Creuse est candidat à sa réélection. Après un mandat et demi à la tête de la chambre, Pascal Lerousseau assure avoir toujours la flamme : «Si je ne l’avais pas, je ne serais pas parti. J’aime les défis et je pense que j’ai encore quelque chose à apporter à nos agriculteurs« .

Il met bien sûr en avant son palmarès, notamment les services offerts aux éleveurs de Creuse : » Lorsqu’un agriculteur souhaite construire une écurie ou un hangar, il doit obtenir un permis de construire. La Chambre d’Agriculture l’accompagne. Alors que les autres chambres d’agriculture gérées par des concurrents n’accompagnent plus les agriculteurs sur ces projets« .

Pascal Lerousseau dans les studios de Bleu Creuse © Radio-France
Sophie Peretti

Pour Pascal Lerousseau, les principaux enjeux du prochain mandat sont : installation/transmission et revenus. Sur ce dernier point, il souhaite continuer à encourager la diversification des exploitations agricoles, par exemple en développant le photovoltaïque sur les bâtiments agricoles. Le numéro 1 de la liste FDSEA/JA se dit également impliqué dans la lutte contre les taxes, taxes et normes appliquées aux exploitations agricoles. “A ce sujet, je rappelle que la FNSEA a fait plus de 50 propositions au Gouvernement après la crise agricole. Une bonne partie a été retenue dans la loi d’orientation agricole qui sortira mi-janvier», se souvient-il.

Pascal Lerousseau tacle ses adversaires et notamment la Coordination rurale : « Dire que ça ne marche pas, c’est bien. Mais faire des suggestions, c’est mieux. Les opposants à la FDSEA et aux JA ont voté pour tous les budgets à la Chambre d’Agriculture. Cela veut dire que la Chambre d’agriculture, à leurs yeux, est bien gérée, sinon ils se seraient abstenus ou ils auraient voté contre. Aucune motion n’a jamais été présentée depuis six ans. On ne sait pas exactement ce que les autres syndicats pourraient apporter aux agriculteurs« .

La Coordination rurale promet du changement

De son côté, la Coordination rurale accuse la FNSEA pour être devenue trop molle et trop politique. “Elle est trop proche du Gouvernement, elle ferait mieux de se rapprocher des agriculteurs et du terrain», déclare Florian Tournade, président et tête de liste du syndicat en Creuse.

Florian Tournade, président de la Coordination rurale © Radio-France
Camille André

Le programme de la Coordination Rurale 23 est très proche des revendications entendues dans la rue. S’il devient président de la Chambre d’agriculture, le syndicat promet «pour aider les agriculteurs à faire face à la complexité administrative. L’actuelle Chambre d’Agriculture le propose déjà, mais je pense qu’il faut aller plus loin», explique Florian Tournade. Il promet également de continuer à lutte contre les contrôles visant les exploitations agricoles. La Coordination rurale envisage également de négocier avec la MSA pour limiter les cotisations » qui gênent les agriculteurs« .

Florian Tournade lance également une idée : «Il suffit de supprimer l’OFB. Il n’y a pas besoin de tout ça. C’est de l’argent qui pourrait revenir à l’agriculture« . Pour rappel, les locaux de l’OFB à Guéret ont déjà été la cible de la Coordination Rurale lors d’une manifestation en novembre.

Si nous nous y présentons, c’est parce que nous y croyons. De nombreux agriculteurs veulent du changement», estime Florian Tournade.

Contrairement aux autres, la Confédération paysanne ne veut pas de « moins de règles »

Ce duel FDSEA/Coordination rurale laisse Eric Robin-Lamotte dubitatif. Il représente la confédération paysanne, un syndicat plutôt vert : » D’une part, cela permet à la population de se rendre compte qu’il existe d’autres syndicats agricoles que la FDSEA. En revanche, je ne vois aucun changement dans la politique. Ces deux syndicats réclament la même chose. Ils veulent encore moins de règles, ce qui revient à dégrader la qualité de notre agriculture. Cela ne change rien au problème.

Le syndicat propose de revoir le système agricole français. » Nous voulons un modèle viable, vivable et durable« . Pour la confédération paysanne de la Creuse, il faut limiter la production dédiée à l’export et répondre en priorité aux besoins locaux.

Une manifestation de la confédération paysanne.
Une manifestation de la confédération paysanne. © Radio-France
Christine Wurtz

Le syndicat estime qu’il sera ainsi plus facile d’agir sur revenu des agriculteurs. “Si on explique au consommateur que les produits sont cultivés localement et qu’on lui explique tout ce que cela nous coûte, je pense qu’il est prêt à faire un effort« .

Pour ce scrutin, le syndicat espère remporter deux sièges, contre un seul lors de la mandature précédente.

La Modef veut aussi changer le modèle agricole

Pierre Couret, tête de liste Modef 23, partage le constat : « Nous constatons l’échec de la politique agricole mondiale depuis des années« . Il assure aussi rencontrer de plus en plus d’agriculteurs déçus, qui ne se sentent pas représentés par le syndicat majoritaire.

Pour Modef, la seule solution est de revenir à un modèle agricole basé sur des exploitations plus petites et familiales,parce que quand on ne gagne pas d’argent sur un hectare, on ne gagne pas d’argent sur cent« .

Modef veut porter la voix des petites exploitations familiales.
Modef veut porter la voix des petites exploitations familiales. © Radio-France
Olivier Estran

Comme la plupart de ses concurrents, Modef veut se battre pour améliorer les revenus des agriculteurs. Il propose de légiférer à nouveau afin de remédier des prix qui tiennent compte du coût de production, mais aussi du salaire du producteur. Le syndicat souhaite également encadrer les marges des intermédiaires. Enfin, il promet de lutter contre l’érosion du monde agricole.

 
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