La production nationale de riz est en berne. Des épisodes de sécheresse successifs ont endommagé les cultures, notamment dans la région du Gharb, principal bassin de production du pays. D’où la décision du ministère de l’Industrie et du Commerce de suspendre les droits de douane et la TVA pour favoriser l’importation de 55 000 tonnes de riz cargo entre le 1er janvier et le 31 décembre 2025. Une mesure saluée par la Fédération nationale interprofessionnelle du riz (FNIR) .
Selon le président de la FNIR, Mohamed El Arabi El Ghazouani, les chiffres parlent d’eux-mêmes : «Alors que les années normales voyaient une superficie cultivée osciller entre 8 500 et 8 700 hectares, l’année 2024 n’a vu que 925 hectares cultivés à Loukkos, avec une absence totale de culture au Gharb. Résultat : une chute vertigineuse de la production, passant de 69 000 à seulement 7 000 tonnes».
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«Le Gharb, qui représente habituellement 90 % des superficies cultivées, a été particulièrement touché. Cette baisse de production exerce une pression accrue sur l’offre de riz usiné, produit final destiné à la consommation actuelle. Le riz cargo, ou riz brun, constitue une matière première essentielle pour les industriels, qui le transforment grâce à des procédés de polissage et de raffinage. Sans approvisionnement suffisant, la chaîne de production locale risque d’être gravement perturbée», observe Mohamed El Arabi El Ghazouani.
La suspension des droits de douane et de la TVA réduira les coûts d’importation de cette matière première, permettant ainsi aux industriels de maintenir leurs marges tout en stabilisant les prix pour les consommateurs. “Il s’agit d’une décision cruciale pour éviter les hausses de prix et garantir un approvisionnement régulier. Cette mesure joue également un rôle essentiel dans l’accompagnement des industriels de la filière riz. En réduisant les charges fiscales sur les importations, nous protégeons l’activité des entreprises locales, leur permettant de rester compétitives face à la hausse des coûts liée à la rareté de l’offre nationale. Cela contribue également au maintien des emplois dans ce secteur clé, notamment au Gharb (qui représente 90% des surfaces cultivées) et à Loukkos (10%).», commente notre interlocuteur.
La FNIR se concentre sur le développement de nouvelles semences
Face à cette situation, la FNIR entend privilégier les importations de qualité en provenance de pays asiatiques renommés, comme la Thaïlande et l’Inde, ainsi que de pays d’Amérique du Sud, comme l’Argentine et l’Uruguay. “La qualité est notre priorité», affirme Mohamed El Arabi El Ghazouani.
Même si l’importation est aujourd’hui incontournable, le président de la FNIR assure que les acteurs du secteur travaillent en parallèle sur des solutions à long terme : «Le développement de nouvelles semences résistantes à la sécheresse et la modernisation des infrastructures industrielles font partie de nos priorités, l’objectif est de renforcer la résilience de la production nationale et de réduire la dépendance aux importations à long terme.».