Le ministre de la Jeunesse a relevé la croissance des médias au Maroc, avec 988 plateformes en ligne, 275 journaux et 106 journalistes internationaux.
Le Maroc est depuis deux décennies le théâtre d’une transformation notable en termes de pluralisme des médias et de liberté d’expression. Ces évolutions ont été récemment soulignées par Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, lors de son discours devant le Parlement marocain.
Le paysage médiatique du royaume, autrefois restreint, s’est désormais largement diversifié. Selon le ministre, le Maroc compte actuellement 988 plateformes en ligne, 275 journaux, ainsi que 106 journalistes internationaux opérant sur son sol. Des chiffres qui, pour Bensaid, démontrent les progrès démocratiques réalisés par le pays. “La presse marocaine alterne entre soutien et critique du gouvernement, ce qui reflète les progrès que nous avons réalisés en matière de démocratie au cours des vingt dernières années”, a-t-il déclaré.
Le ministre a également évoqué la place prépondérante des médias sociaux dans ce contexte de transformation, tout en appelant à une distinction claire entre le journalisme traditionnel, régi par des lois strictes, et le monde non réglementé des réseaux sociaux. Qualifiant ces espaces publics d’espaces publics comparables à une « rue », Bensaid a souligné que, même si des informations précieuses y circulent, elles coexistent avec des contenus diffamatoires, visant à la fois les personnalités publiques et les citoyens ordinaires. “La loi offre une protection à tout citoyen qui demande justice lorsqu’il est victime d’insultes”, a déclaré le ministre, rappelant que les défis posés par les réseaux sociaux ne sont pas exclusifs au Maroc, mais s’inscrivent dans un débat mondial.
Le Canada et l’Union européenne ont été cités comme exemples de pays ayant adopté des mesures efficaces pour résoudre les problèmes d’éthique et de sécurité dans le monde numérique. Ces propos n’ont cependant pas échappé aux critiques. Loin de se satisfaire de la situation actuelle, des voix s’élèvent au sein même du Parlement pour dénoncer certains abus.
Cependant, la question demeure : le Maroc a-t-il réellement fait des progrès en matière de liberté d’expression, ou ces statistiques flatteuses ne sont-elles qu’une simple façade politique ? Même si les chiffres sont impressionnants, les critiques soulignent que ces évolutions masquent des défis sous-jacents. La réglementation des médias sociaux, les limitations des voix indépendantes et l’écart potentiel entre les cadres juridiques et la réalité de la pratique restent des préoccupations majeures.
Le Ministre Bensaid, dans ses commentaires, a insisté sur le fait que la prolifération des plateformes médiatiques et la présence accrue de journalistes internationaux témoignent d’un environnement plus pluraliste. Difficile cependant de ne pas constater que ces avancées semblent encore insuffisantes face aux défis éthiques et pratiques posés par l’ère numérique. Alors, à l’aube d’une nouvelle décennie, le Maroc parviendra-t-il à traduire ces promesses en une véritable liberté d’expression et un journalisme véritablement indépendant ? La question reste ouverte.
MK/te/APA