l’essentiel
Originaire de Bretagne, Fabrice Jan, 54 ans, a pris ses fonctions de chef d’état-major de la DDPN (Direction départementale de la police nationale) du Tarn-et-Garonne à Montauban après une riche carrière en région parisienne. Un parcours marqué par son intervention lors de l’attentat contre Samuel Paty.
Depuis décembre, Fabrice Jan, 54 ans, occupe le poste de chef d’état-major de la Direction départementale de la police nationale du Tarn-et-Garonne (DDPN 82). Troisième dans l’ordre de commandement du commissariat de Montauban, il succède au commandant Jérôme Bez, parti à la retraite en octobre dernier.
Ce Breton d’origine, au parcours riche et exigeant en région parisienne, a choisi de rejoindre la commune pour des raisons personnelles : « J’ai souhaité me rapprocher de mon compagnon, également policier, qui travaille à la division action judiciaire du commissariat. », confie-t-il.
Un parcours façonné par l’expérience judiciaire
Né à Auray, dans le Morbihan, Fabrice Jan rejoint les rangs de la police nationale en 1998. Après une solide formation en droit, notamment à l’Université de Rennes, il débute sa carrière en août 1999 à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Affecté à la police locale, il couvre notamment la commune de Chanteloup-les-Vignes, une zone marquée par les violences urbaines et le trafic de drogue, célèbre pour avoir servi de décor au film « La Haine » de Mathieu Kassovitz.
« Ce fut une mission très pédagogique, constructive, une des meilleures de ma carrière, avec des souvenirs très forts lors des émeutes urbaines où une voiture bélier a pris d’assaut le commissariat », se souvient-il.
Fabrice Jan s’oriente rapidement vers le domaine judiciaire, où il excelle dans les enquêtes complexes impliquant des vols violents, des effractions ou encore des violences urbaines. Promu capitaine en 2008, il prend la direction d’une brigade de sécurité urbaine (BSU) à Herblay (Val-d’Oise), avant de rejoindre Cergy-Pontoise en 2014, où il est promu au grade de commandant.
Mais parmi toutes les affaires qui jalonnent sa carrière, une marque particulièrement l’homme et le professionnel. Le 16 octobre 2020, il intervient à Conflans-Sainte-Honorine après l’assassinat de Samuel Paty, décapité par un terroriste tchétchène.
« Je faisais partie de l’équipe juridique arrivée sur place pour faire les premières constatations. Ce que j’ai vu ce jour-là, je ne l’oublierai jamais. Nous ne sommes jamais préparés à une telle barbarie », témoigne-t-il.
Montauban, a new stage
Après vingt-cinq ans en région parisienne, cette mission constitue un tournant dans sa carrière. En tant que chef d’état-major de la DDPN 82, il assume un rôle clé, axé sur la coordination et la gestion. Il est chargé de superviser la formation des policiers, d’analyser les statistiques de sécurité et de veiller au respect de la déontologie. « Mon rôle consiste principalement à fluidifier les échanges entre services », explique-t-il, tout en supervisant une équipe de cinq fonctionnaires.
Un sportif aguerri
En dehors de ses fonctions, Fabrice Jan cultive une autre passion : le sport. Cycliste et marathonien expérimenté, il a participé à 150 courses, dont une vingtaine de marathons. Avec sa compagne, il prépare actuellement son troisième marathon consécutif, le semi-marathon du Mont Ventoux.
« Nous nous entraînons quatre fois par semaine. Cette discipline exigeante demande de la rigueur et du dépassement de soi, des valeurs que je retrouve aussi dans mon métier », conclut-il avec conviction.