En France, fin 2022, 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans souffraient du Covid long avec une prévalence deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Une récente revue systématique internationale vient de comparer l’efficacité de différents traitements sur la régression des symptômes longs du Covid. Aperçu des résultats obtenus.
Comment définir le Covid long ?
Santé publique France estime la prévalence du Covid long chez l’adulte entre 1,2 et 4 % selon la gravité des symptômes. En effet, le COVID long ne concerne pas en priorité les individus touchés par des formes graves de la maladie. Tous les sujets infectés, même avec une forme modérée, peuvent développer un COVID long.
Près de quatre ans après l’épidémie, le corps médical est toujours confronté difficultés sur le parcours de soins à déployer en cas de COVID long. Les causes du COVID long restant inconnues (les principales hypothèses reposent sur le rôle de facteurs génétiques, psychologiques, hormonaux, inflammatoires et immunitaires), son diagnostic est difficile à établir, tout comme les meilleures méthodes de traitement. Aujourd’hui, plusieurs thérapies symptomatiques sont développées pour apporter un soulagement aux patients.
Un consensus a été atteint et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose une description des symptômes de la maladie post-COVID 19. Le diagnostic est posé au-delà de 3 mois après la phase initiale du COVID-19.
Ces symptômes associés au Covid long, multiples et évoluant de manière fluctuante, sont :
- Fatigue invalidante et douleurs musculaires (myalgie) ;
- Difficultés de mémoire et de concentration (les patients parlent de « brouillard cérébral) » ;
- Troubles respiratoires et tachycardie ;
- Mauvaise régulation de la pression artérielle ;
- Troubles digestifs, rénaux, reproducteurs, vasculaires et immunologiques.
Le protocole d’étude
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs, supervisés par Jason Busse de l’Université canadienne McMaster à Hamilton, ont sélectionné, à partir des bases de données, 24 essais cliniques de 2021 à 2024 visant à évaluer l’efficacité d’une thérapie médicamenteuse ou non médicamenteuse chez des adultes souffrant de troubles de longue durée. Covid.
Ces 24 essais ont inclus au total 3 695 patients.. Quatre essais (n = 708 patients) étudiaient les interventions médicamenteuses, huit (n = 985) l’activité physique ou la réadaptation, trois (n = 314) les interventions comportementales, quatre (n = 794) les interventions diététiques, quatre (n = 794) n = 309. ) dispositifs et technologies médicaux, et un (n = 585) une combinaison d’exercice physique et de réadaptation en santé mentale.
De plus, même si les essais étaient de qualité variable, les chercheurs ont évalué leur risque de biais et la certitude des preuves à l’aide d’outils statistiques.
Des résultats inattendus
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et un programme de rééducation physique et mentale améliorent très légèrement les symptômes du COVID long, de l’ordre de 2 % à 8 %.
Selon les chercheurs, un programme de TCC réduit la fatigue et améliore la concentration. UN programme de réadaptation physique et mentale résultats combinés et supervisés pour une meilleure récupération. Cela réduit également les symptômes de la dépression.
L’exercice aérobique intermittent 3 à 5 fois par semaine pendant 4 à 6 semaines améliore également davantage la fonction physique que l’exercice aérobique continu.
Savoir! L’exercice aérobique fait travailler les principaux groupes musculaires et augmente la fréquence cardiaque sur une période de temps. Il est très efficace pour développer l’endurance et renforcer la fonction cardiaque et pulmonaire. Des exemples d’exercices aérobiques sont la marche, la course, le vélo ou la natation. L’exercice intermittent peut être décomposé en deux séances de 15 minutes, tandis que l’exercice continu consistera en une seule séance de 30 minutes.
D’autre part, aucune preuve convaincante n’a été démontrée sur l’efficacité d’autres interventions médicamenteuses et diététiques. Comme par exemple la prise de l’antidépresseur vortioxétine, des anticorps contre le léronlimab, de la coenzyme Q10 ou d’une combinaison de probiotiques et de prébiotiques.
Savoir! La coenzyme Q10 se retrouve principalement dans le poisson et la viande, en particulier l’agneau et le bœuf. Il possède de fortes propriétés antioxydantes.
Aussi, aucune preuve d’efficacité n’a pas été démontré pour ces interventions non pharmacologiques. Cela comprend la rééducation cérébrale et la stimulation transcrânienne par courant continu. De même, l’entraînement des muscles inspiratoires et l’oxygène hyperbare n’ont pas donné de résultats significatifs. Une application mobile éducative sur le COVID long n’a pas non plus prouvé son efficacité.
Pour Janet Scott, spécialiste des maladies infectieuses au Virus Research Centre de l’Université de Glasgow, qui s’est exprimée au Science Media Centre :
« Bien que les données probantes soutiennent les programmes de thérapie cognitivo-comportementale et de rééducation pour les patients atteints de COVID de longue durée, les patients ont besoin de plus que de simples exercices et conseils : ils ont besoin d’une approche holistique et individualisée comprenant une évaluation médicale complète. Nous n’avons pas encore de solution miracle. Cette revue montre que nous en sommes encore aux premiers stades de la compréhension du traitement du COVID long. Rappelons que 239 autres tests sont en cours”.
Sources
– Long Covid : une revue systématique fait le point sur les interventions les plus efficaces. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 19 décembre 2024.
– Interventions pour la prise en charge du covid long (condition post-covid) : revue systématique vivante. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Consulté le 19 décembre 2024.