La rumeur a commencé à circuler au printemps dernier et Doug Ford l’a laissée courir. Sans jamais rien confirmer, le Premier ministre n’a pas rejeté la possibilité d’élections anticipées en 2025.
Et les signes avant-coureurs se sont multipliés. Les partis ont confirmé une série de candidats. A Parc de la Reinele gouvernement Ford a accéléré l’adoption de projets de loi sur des sujets jugés prioritaires – pistes cyclables, centres de consommation surveillée. Le Premier ministre a enfin bouclé un dossier qu’il tenait de longue date, en accélérant les projets de libéralisation du marché de l’alcool.
Il y a aussi ces chèques de 200 $ qui arriveront au bon moment dans les boîtes aux lettres de tous les Ontariens en début d’année, une mesure perçue comme une friandise pré-électorale.
Nous avons vu le gouvernement et les partis politiques se lancer dans des activités de publicité et de collecte de fonds.
Doug Ford et son ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, ont promis des chèques de 200 $ à tous les contribuables ontariens et à leurs familles. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Nathan Denette
Pourquoi se rendre à une élection plus d’un an avant la date prévue sur le calendrier ?
Il existe plusieurs théories.
Selon l’opposition, Doug Ford aimerait comparaître devant l’électorat avant le GRC ne termine pas son enquête sur le scandale de la ceinture de verdure (y aura-t-il des accusations déposées ?).
Il préférerait organiser un vote avant les élections fédérales et éviter d’être associé au Parti conservateur de Pierre Poilievre.
Le Premier ministre a également lancé des projets d’infrastructures à long terme et refuse de prendre le risque qu’un autre gouvernement les annule. Quoi qu’il en soit, les progressistes-conservateurs conservent une confortable avance dans les sondages.
Chantiers et lutte contre la congestion
Le ministre des Transports s’est engagé à retirer le plus rapidement possible
voies réservées aux vélos (Nouvelle fenêtre) dans les rues Bloor et Yonge et l’avenue Université à Toronto.
Prabmeet Sarkaria a adopté, en quelques semaines seulement, un projet de loi qui donne à la province le pouvoir d’entreprendre ces travaux de démolition, et un droit de veto à l’avenir sur les projets municipaux de pistes cyclables.
La province répète qu’elle veut lutter contre la congestion routière, mais les cyclistes, qui estiment que cette loi mettra des vies en danger, se tournent désormais vers les tribunaux pour la contester.
Pour faciliter la circulation dans la région du Grand Toronto, les progressistes-conservateurs ont également promis la construction d’une nouvelle autoroute dans la couronne nord-ouest, la 413. Le ministre Sarkaria a prédit une inauguration des travaux en 2025.
L’année dernière, l’Ontario et Ottawa ont réglé un différend qui a retardé le début des travaux et le gouvernement Ford a légiféré pour réduire les évaluations et les consultations environnementales. Le gouvernement a jusqu’à présent refusé de quantifier les coûts du projet.
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Les progressistes-conservateurs soutiennent que les pistes cyclables occupent trop d’espace et contribuent à la congestion. (Photo d’archives)
Photo : - / Patrick Morrell
Doug Ford a également lancé l’idée de construire un tunnel sous la 401. Cette proposition, encore floue, pourrait bien devenir une promesse de campagne.
Le gouvernement refuse également de s’appuyer uniquement sur la voiture et promeut de grands projets de transports publics qui faciliteront les déplacements.
Cependant, aucune date de mise en service n’a été confirmée pour la ligne de train léger sur rail Eglinton Crosstown, en construction depuis plus de 13 ans. Ce ne sera pas avant le 1er juin, a estimé le président du Californie. par la Commission des transports de Toronto.
L’agence provinciale Metrolinx, critiquée pour sa gestion du projet, dispose désormais d’un nouveau PDG par intérim.
Itinérance, santé mentale, drogues
Le gouvernement Ford a terminé l’année avec l’introduction d’un projet de loi sur les campements de sans-abri. En réponse à la demande de plusieurs maires, la province offre davantage d’outils aux municipalités et aux policiers pour les aider à démanteler les campements.
Le texte ne sera probablement pas adopté de sitôt, si le scénario d’élections précipitées se confirme et que les députés ne reviennent pas à l’hémicycle cet hiver.
Le gouvernement a pour l’instant prolongé les vacances parlementaires jusqu’au 3 mars. Entre-temps, les progressistes-conservateurs ont voulu marquer le coup en insistant sur la nécessité de rendre les parcs à nos enfants
et ce sera certainement un thème de campagne.
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L’Association des municipalités de l’Ontario estime qu’il existe au moins 1 400 campements dans la province.
Photo: - / Carmen Groleau
Les partis d’opposition auront des munitions pour réagir : le gouvernement aurait dû s’attaquer de front à ce problème en 2018 en facilitant la construction de logements abordables, estiment-ils. De plus, les mises en chantier ne progressent pas assez vite pour permettre à l’Ontario d’atteindre son objectif : 1,5 million de nouveaux logements construits d’ici 2031.
Enfin, au sujet des drogues, Doug Ford a été clair : il prône la méthode dure. Les dix centres de consommation supervisée dont la province a ordonné la fermeture ont jusqu’au 31 mars pour se conformer aux exigences de la province. Les professionnels de la santé et les acteurs communautaires prédisent une augmentation des surdoses. Le gouvernement fait, dans cette affaire également, l’objet de poursuites judiciaires.
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Partis d’opposition
Le chef de NPD Marit Stiles a passé un bon moment au lit l’automne dernier et tente, avec des publicités entre autres, de se faire mieux connaître auprès de la population. Mais le parti qui forme l’opposition officielle à Parc de la Reine ne parvient pas à ébranler les intentions de vote des progressistes-conservateurs.
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Les chefs des trois principaux partis ontariens apparaissent dans des publicités politiques depuis plusieurs mois.
Photo : PC, NPD et Parti libéral de l’Ontario
La libérale Bonnie Crombie a du mal à se faire une place sur l’échiquier depuis son élection à la direction du parti.
Certaines de ses prises de position en fin d’année ont confirmé sa volonté de recentrer, voire de redresser le parti. Les libéraux tentent à la fois de se démarquer de leurs cousins fédéraux et de Justin Trudeau, de se distinguer des NPD et d’avancer sur le terrain de PCmais ils ont du travail à faire pour se définir auprès des électeurs.
Renouer avec les États-Unis
Doug Ford et son équipe redoutent la date du 20 janvier. Après avoir menacé d’imposer des tarifs douaniers, que réserve le nouveau président américain Donald Trump aux Canadiens et, par extension, aux Ontariens ?
La province lance une opération de charme en diffusant des publicités à la télévision américaine. Ces messages seront diffusés en début d’année dans les États avec lesquels l’Ontario a le plus d’échanges commerciaux, et même projetés au cours de la Super Bowl.
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Le sujet des relations canado-américaines est revenu à Queen’s Park depuis l’élection de Donald Trump.
Photo : La Presse Canadienne / Chris Young
Le ministre du Commerce, Vic Fedeli, était à Washington début décembre pour rencontrer des élus et compte revenir pour l’investiture de Donald Trump. Le gouvernement de l’Ontario veut faire comprendre à ses voisins du sud qu’il ne peut se passer de la province et de ses produits et tente, dans la mesure du possible, de se préparer à l’inattendu.